Au Panama la fin des travaux est proche, au Nicaragua, l’opposition continue

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La fin des travaux approche sur le canal de Panama. Le 11 juin, la première mise en eau d’une nouvelle écluse du canal a commencé. C’est sur l’écluse d’Agua Fria à Gatun, sur la côte atlantique, que l’Autorité du canal a décidé d’effectuer ces essais. Cinq vannes ont été ouvertes, qui déverseront 50 000 m3 d’eau pour inonder l’écluse. L’eau de l’écluse sera pompée depuis le Lac Gatun. D’après le consortium international (GUPC), il faudra attendre deux à trois mois pour que la totalité de l’écluse soit pleine. Les quelques mois qui séparent cette opération de l’inauguration officielle du nouveau canal, prévue au printemps 2016, seront consacrés à des essais des écluses.

L’inauguration est prévue pour le 1er avril 2016, après neuf années de travaux pour un coût total initial de 4,5 Md$. L’expansion du canal permettra le passage de navires de 14 000 EVP. Selon le ministre des Affaires du canal, Roberto Roy, l’originalité du projet sera celle du transport de gaz naturel liquéfié des États-Unis vers le Japon.

Le canal de la discorde

Le 13 juin, dans plusieurs villes du centre du pays, des manifestations ont eu lieu pour protester contre le projet de canal interocéanique au Nicaragua. Des slogans tels que « non au canal, non à la dictature » ont été entendus, rapporte un journaliste de RFI présent dans la ville de Juigalpa. Les organisations environnementales craignent les dégâts que pourraient causer ce canal. Deux semaines plus tôt, le 31 mai, le groupe chinois Hong Kong Nicaragua Canal Development (HKNCD) a présenté un rapport en 14 volumes, réalisé par le cabinet britannique Environmental Resource Management (ERM), sur les conséquences sociales et environnementales de la construction du canal. Ces documents, remis par HKNCD au gouvernement local, n’ont pas été rendu publics.

Cette étude précise que la sélection de la route était correcte, et note également que « les ajustements qui ont été faits dans la conception pour atténuer les impacts sociaux et environnementaux vont dans la bonne direction », a déclaré le porte-parole de la commission Telemaco Talavera. En prenant le soin de confirmer également que le projet serait même « bénéfique » pour le grand lac du Nicaragua. « Ce qui a augmenté la déforestation, c’est la mauvaise gestion des bassins versants, un solde positif sera obtenu par un plan d’atténuation et de gestion différente. » De son côté, le cabinet ERM se défend en précisant que le délai de deux ans n’était pas suffisant pour faire des études plus approfondies et reconnaît que certaines analyses ont été retravaillées. Le canal mesurera 278 km de long et reliera l’Atlantique au Pacifique par le fleuve San Juan et le lac Nicaragua, qui se trouve à 34 mètres au-dessus de la mer. Le groupe chinois prévoit aussi la construction d’infrastructures: aéroport, ports, lac artificiel, écluses, une zone de libre-échange, des routes et une station touristique.

Le coût total est estimé à 50 Md$, près de cinq fois le PIB du pays. Les travaux préliminaires ont commencé en décembre 2014. Ils suscitent de vives oppositions, le tracé du canal conduira à « déplacer » près de 30 000 personnes. Les ONG s’inquiètent du désastre écologique et humain de l’aboutissement d’un tel projet.

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