Effectivement, le groupe a connu une période très difficile, son résultat consolidé s’étant réduit à 27,75 M$. Bocimar (perte de 44,6 M€), qui disposait au début de l’année d’une flotte de 25 Capesize, deux post-Panamax, quatre Supramax et 16 Handysise, a été confronté à des situations imprévisibles: ralentissement de la croissance en Chine et en Asie de l’Est, excédent de navires et volatilité des prix des commodités. Certes, la Chine a importé plus de minerai de fer en remplacement de la production domestique, mais a importé moins de charbon, tandis que l’Indonésie a imposé un blocage des exportations de minerai de fer. Les choses devraient s’améliorer, notamment grâce à la création de « Capesize Chartering » par plusieurs grands armements dont l’objectif est de miser sur le positionnement des navires en fonction des demandes et des cargaisons disponibles, ceci pour réduire les coûts d’exploitation. Quant aux taux, ils sont toujours trop bas. Cent quatre-vingt-cinq Capesize sont impliqués dans ce concept considéré comme une bonne plate-forme pour l’avenir. « Aujourd’hui se pose la question de savoir s’il est temps de se retirer du marché pour au moins trois ans, ou de profiter d’opportunités en achetant des navires à bas prix. Néanmoins, nous sommes convaincus qu’il y aura une reprise » a dit Alexander Saverys.
Pour d’autres secteurs d’activités du groupe, les résultats ont par contre été positifs. La filiale ASL exploite 86 avions dont 58 détenus en propriété, et transporte tant du fret que des passagers. Il s’agit d’un joint-venture entre CMB (51 %) et 3P AIR Freighter (49 %). Cette entreprise donne de bons résultats: CA, 322,7, M$, bénéfices, 17 M$. Les passagers étaient en progression de 5,9 %. Coefficient de chargement, 80 %. L’acquisition de Fanair Servive assure une expansion vers l’Asie. Le lancement de la compagnie low cost Fly Safair ouvre la desserte de l’Afrique.Côté chimiquier, Bochem opère dans un bon marché, les taux spot sont de l’ordre de 15 000 $ pour des unités de 19 990 tpl. Cet armement aligne neuf unités.
Le développement sans doute le plus intéressant pour l’instant réside du côté de l’armement Delphis, repris par la CMB avec une flotte de 14 navires porte-conteneurs de 1 500 EVP à 5 700 EVP. Selon Alexander Saverys, il n’est pas question de se lancer dans l’exploitation de lignes régulières mais de jouer la carte de l’affrètement axé sur le secteur des feeders, où les besoins vont augmenter, notamment pour de plus grandes unités. Actuellement, la flotte compte 25 unités dont deux en commande. Toutes ces unités sont cédées en affrètement, dont sept à long terme à Mærsk Line. Les taux sont à la hausse et les secteurs d’activités concernent l’intra-asiatique, l’intra Golfe US, l’Afrique, l’Europe de l’Ouest. De nombreuses unités affichent la Ice class 1A, pour positionnement dans le nord de l’Europe, vers la Russie, mais aussi le Canada. Les perspectives sont bonnes, les taux et la valeur des navires sont à la hausse, de même que la demande pour des unités de moins de 7 000 EVP. « Nous regardons l’évolution des prix des navires et évaluons s’il y aura assez de capacité dans ce segment feeder pour faire face à la croissance des volumes qui va se manifester », conclut Alexander Saverys.
Le groupe CMB entend développer d’autres activités pour compenser la dépression qui caractérise le vrac sec.