Et pourtant, le ministre des Transports et des Infrastructures n’est ni mis en examen ni directement impliqué dans les manipulations de son directeur des grands travaux. Mais il a préféré ne pas attendre les résultats du vote sur la motion de défiance déposée par l’opposition, d’autant qu’une partie de la majorité, à travers le parti démocrate, n’avait pas l’intention de le soutenir.
Pour le moment, Matteo Renzi a choisi de reprendre l’intérim du ministère qu’il souhaite « nettoyer en profondeur », avant de choisir le successeur de Maurizio Lupi qui sera « un politicien et non pas un technocrate ». Dans le langage du Florentin, cela veut dire expédier « à la casse », son expression favorite, les dirigeants « inamovibles qui font équipe pour tout bloquer »; puis contrôler les comptes et, peut-être, saucissonner le super ministère en créant un portefeuille des Infrastructures et un autre des Transports. Enfin, il veut réfléchir sur le profil politique du prochain ministre, pour éviter de remettre en question les équilibres délicats du gouvernement d’unité nationale. Depuis que Maurizio Lupi a jeté l’éponge, une question est sur toutes les lèvres: la présentation du texte de réforme des autorités portuaires qui devait avoir lieu d’ici la fin du mois sera-t-elle repoussée? Pour certains opérateurs de secteur, s’agissant d’une opération montée par Matteo Renzi, la feuille de route ne devrait pas être modifiée. Mais avec le Florentin, rien n’est jamais inscrit dans le marbre.