Porto Sul représente actuellement l’un des plus importants projets en matière d’infrastructure portuaire au Brésil. Mais ce projet, considéré comme crucial pour permettre l’écoulement du minerai de fer provenant du sertão bahianais, rebondit une fois de plus.
Le méga complexe, qui doit voir le jour dans l’État de Bahia, prévoyait initialement d’accueillir un trafic estimé à 100 Mt par an. Or, la chute du prix du minerai de fer (− 55 % cumulés depuis le début de l’année 2014), conjuguée aux difficultés du gouvernement bahianais pour attirer les investisseurs, s’est soldée par un redimensionnement de Porto Sul.
La société minière Bamin (principale intéressée dans le projet) compte sur une exploitation annuelle de 20 Mt de minerai de fer, qu’elle exportera depuis un terminal spécifique. Le gouvernement bahianais, de son côté, devait s’atteler à la création d’un second terminal axé sur les marchandises générales, et tout particulièrement sur les vracs solides. Finalement, les deux principaux acteurs se sont mis d’accord pour ne construire qu’un seul terminal, au lieu des deux projetés. « Ce changement réduit la nécessité d’un investissement immédiat », glisse le gouverneur de Bahia, Rui Costa, sans pour autant donner de chiffres précis.
Ce nouveau rebondissement vient s’ajouter à un historique déjà mouvementé. Porto Sul a en effet mené un véritable marathon afin de parvenir à obtenir, au mois de septembre, l’autorisation environnementale accordée par l’Ibama (l’autorité environnementale brésilienne), sésame qui permet de débuter le chantier. La localisation du projet, qui était à l’origine programmée dans une région préservée de forêt atlantique et à forte vocation touristique, a dû être modifiée. Pour satisfaire en partie les détracteurs, elle a ainsi glissé de Ponta da Tulha à Aritaguá, dans la municipalité d’Ilhéus. Le projet se heurte également au retard du chantier de réseau de voie ferrée Ferrovia de Integração Oeste-Leste (Fiol). Cet axe, censé relier les gisements de Caetité (municipalité située à 750 km de Salvador) au Porto Sul, aurait dû être inauguré en 2013. Or le chantier peine à avancer, et plus de 40 % des travaux doivent encore être achevés.