Louvre-Lens, première implantation en région du musée parisien, a accueilli le 26 février la signature officielle de la réponse franco-belge à l’appel d’offres européen de financement pour le projet de liaison fluviale Seine-Escaut. Le Français Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, le Wallon Maxime Prévot, vice-président et ministre des Travaux publics, le Flamand Léo Clinckers, délégué à la direction des voies d’eau et canaux marins ont chacun leur tour souligné l’importance et le caractère symbolique de la journée. Alain Vidalies a rappelé le contenu de la déclaration de Tallinn d’octobre 2013 qui signifie « l’engagement européen de financer jusqu’à 40 % le montant total du projet Seine-Escaut », évalué à 5,5 Md€ (voir encadré). Il a mis en avant « l’accélération de l’avancement du projet de Seine-Nord Europe, maillon central de la liaison fluviale Seine-Escaut, sous l’égide du gouvernement ». Il a salué « le rôle majeur joué par le député français Rémi Pauvros pour la reconfiguration de Seine-Nord Europe ». Il a annoncé que « la signature du protocole d’accord pour le financement de Seine-Nord Europe par les collectivités françaises concernées et par l’État a eu lieu le 3 février ». Pour Alain Vidalies, l’engagement de l’Union européenne (UE) par rapport à Seine-Escaut doit maintenant se traduire sur le long terme et favoriser la réalisation de « ce trait d’union entre la France et le Benelux ».
Dans l’attente de la réponse de Bruxelles
Maxime Prévot a souligné combien « Seine-Escaut, maillon essentiel pour Anvers et Rotterdam, est au cœur des préoccupations de la Wallonie depuis plusieurs années ». Seine-Escaut constitue « un projet à haute valeur ajoutée qui fédère au-delà des frontières des pays et territoires directement concernés et dont les retombées socio-économiques seront très élevées ». Il s’est engagé à « veiller à ce que les crédits nécessaires à hauteur de 60 % soient bien prévus dans le budget de la Wallonie » au cours des années à venir. Il a fait part de sa certitude que l’UE « va étudier et répondre avec bienveillance à notre demande commune de financement du projet Seine-Escaut qui démontre l’utilité d’une collaboration au-delà des frontières pour la réalisation de cette liaison fluviale transnationale ». Léo Clinckers a parlé du projet Seine-Escaut comme « d’une infrastructure qui va permettre de mettre en œuvre la politique voulue par l’UE de favoriser la navigation fluviale pour le transport de fret ». Il a estimé que le dossier remis par la France et la Belgique est « solide et commun, Seine-Escaut devant être vu comme un ensemble où chaque partie est indispensable ». Selon lui, « le cofinancement européen à hauteur de 40 % doit permettre une réalisation plus rapide de l’ensemble du projet au bénéfice de la société et des citoyens. Nous espérons une réponse positive de Bruxelles ». À cela, Peter Balazs, coordonnateur européen pour le corridor mer du Nord/ Mediterranée, a répondu: « Le dossier sera étudié de manière approfondie par l’Union. La date de la réponse n’est pas encore définie. »
Le coût total de Seine-Escaut et les montants demandés à Bruxelles
Lors de la conférence de presse organisée après la signature du dossier commun de demande de financement européen, il a été indiqué que le montant du projet de liaison fluviale Seine-Escaut atteint 5,5 Md€, selon les dernières actualisations des coûts. Sur ce total, la partie centrale du projet située en France et appelée Seine-Nord Europe est évaluée à 4,7 Md€. L’Union européenne (UE) devrait prendre en charge 40 % de ce montant, soit 1,88 Md€. La France va devoir financer la différence, soit 2,82 Md€. Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, a précisé que l’État, par le biais de l’Afitf, participera à hauteur de 22 %, soit 1,03 Md€. Il en ira de même pour les collectivités territoriales françaises concernées qui vont se répartir 1,03 Md€. Un emprunt doit permettre à l’État français de financer le reste de la somme, soit 16 % (752 M€). En Wallonie, les travaux de Seine-Escaut sont évalués à 93 M€ avec une part de financement de l’UE de 65 M€. En Flandre, ils devraient atteindre 400 M€ dont 160 M€ pris en charge par l’UE.