En 2014, Port Réunion a terminé l’année avec une progression de 6 % de son trafic global. Avec 4,24 Mt, il retrouve les chemins de la croissance. « Un chiffre qui n’a pas été atteint depuis 2008 », a souligné Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Grand port maritime de La Réunion. Arrivé en fin d’année, le nouveau président peut être satisfait de cette performance. Elle est d’autant plus remarquable que les différentes filières du port sont en hausse, hormis les vracs solides.
Les vracs solides augmentent de 2 % à 781 000 t. Les importations de produits pétroliers (essence, kérosène, fioul lourd, bitume et gaz) affichent un bond en avant avec un trafic de 771 000 t, soit une croissance de 4,1 %. La seule baisse de ce courant est à attribuer à l’exportation de mélasse qui perd plus de 50 % de son volume à 10 000 t. Une tendance qui n’est pas significative puisque la baisse de ce trafic de mélasse vers l’exportation signifie une utilisation locale plus importante.
Au chapitre des trafics de vracs solides, la situation est plus contrastée. Avec une diminution de 5 % à 1,28 Mt, les vracs solides accusent encore le coup de la crise économique. Le charbon, principal courant de ce flux, est en repli de 6 % à 637 000 t environ. Autre perte importante des vracs solides, le clinker accuse un repli de 35 % pour finir 2014 juste en dessous de la barre des 210 000 t. Une baisse liée à l’activité du BTP en difficulté en 2014 dans l’île de l’océan Indien. Enfin, les céréales perdent 11 % pour se situer aux environs de 193 000 t.
Vracs liquides en hausse, vracs solides en baisse, c’est sur les marchandises diverses que la progression a été la plus marquante. Et la direction affiche les performances du trafic conteneur réalisées sur le port comme une première victoire. En tonnage, la progression du trafic conteneurisé a progressé de 15 % à 1,09 Mt. En nombre de conteneurs, elle est de 13 % à 241 000 EVP. Une hausse qui intervient après une année 2013 difficile. Plus encourageant, c’est tant à l’import qu’à l’export que la hausse du trafic conteneurisé montre des signes encourageants avec une augmentation de 15 %.
Une hausse de 138 % sur le transbordement
Autre élément encourageant au cours de cette année, la progression exponentielle du trafic de transbordement sur Port Réunion. Au cours des douze mois de l’an passé, il a vu ce trafic augmenter de 138 % à 15 000 EVP. Une prouesse d’autant plus méritée que le port a connu en 2014 des soucis avec ses engins de manutention. Sur les quatre portiques opérant au terminal, deux ont subi des pannes. Le portique numéro 2 a été accidenté et inutilisable pendant deux ans, quand le portique numéro1 a été, lui, accidenté en septembre. Au final, le portique numéro 2 a subi des travaux et il est devenu opérationnel quand le portique numéro 1 est toujours hors service. Voir un port progresser quand son outillage fait défaut relève presque de l’exploit…
Enfin, dernier courant de trafic important pour Port Réunion, le trafic voitures enregistre une hausse de 5 % à 28 200 véhicules. Les autres marchandises conventionnelles (hors conteneurs) progressent pour leur part de 16 % à 41 600 t. Des trafics de pâte à papier, ronds à béton et autres produits expédiés par navires spécialisés et manutentionnés localement par la COR (coopérative ouvrière réunionnaise).
En 2014, pendant que les trafics ont retrouvé le chemin de la croissance, les différentes instances du port ont bâti au cours de cette année le projet stratégique 2014-2018. Ce projet s’articule en plusieurs volets avec un fil directeur: « Faire de Port Réunion une référence en termes d’environnement, d’organisation, d’efficacité et de qualité de service », nous a confié Jean-Frédéric Laurent en décembre. Ce projet stratégique doit positionner le port comme un hub de transbordement dans la région. Port Réunion souhaite avant tout améliorer et développer ses équipements dédiés au trafic conteneurs, mais aussi valoriser l’espace portuaire par une meilleure organisation des quais, et notamment par une optimisation de la zone arrière du port pour les activités logistiques et portuaires.