En 2014, tant pour le Finlandais Finnlines que le Danois DFDS, l’année s’est terminée sur une note positive d’un point de vue financier. DFDS finit l’année avec une croissance de 6 % de son chiffre d’affaires à 12,7 MdDKK (1,7 Md€). « Une croissance principalement menée par les acquisitions de trois sociétés dans la division logistique du groupe et les revenus sur les trafics en mer du nord et en Manche », explique le document de synthèse de l’armement. Une croissance de 6 % quand l’armement a annoncé en cours d’année que cette hausse pourrait aller jusqu’à 7 %. Une déception qui provient de la fermeture de routes, notamment en Baltique et en Manche (au Havre), et des surcharges de soutes difficilement applicables. L’Ebitda s’inscrit dans la même tendance avec une hausse de 18 % à 1,4 MDKK (192,1 M€). La division transport maritime a vus son Ebitda augmenter de 14 % à 1,3 MDKK (175 M€) et la logistique a bondi de 38 % à 200 MDKK (26,8 M€).
Du côté de la Finlande, le chiffre d’affaires de Finnlines a été plus « chahuté » par les conditions de marché. Terminant l’année à 532,9 M€, le volume d’affaires a perdu 5,4 %. La filière transport maritime a souffert avec une diminution de 3,9 % de son chiffre d’affaires à 517,4 M€ quand les opérations portuaires ont perdu 26,3 % à 36,9 M€. Une baisse du côté des services maritimes que le groupe attribue à une surcharge moindre sur les soutes et une baisse des revenus d’affrètement des navires. Si le chiffre d’affaires baisse, l’Ebitda du groupe s’affiche en hausse. Avec 115,4 M€, il progresse de 37,9 %.
Des trafics en « stabilité positive »
En 2014, Finnlines a transporté 638 000 unités de transport routier, soit une augmentation de 0,9 %, et 2,3 Mt, en hausse de 6 %. Des trafics en « stabilité positive » quand le ministère finlandais des Transports annonce une stabilité des importations en camions et conteneurs et une baisse des exportations de 3 % au niveau national.
Au cours de l’année passée, les deux armements ont redéployé leurs services. Pour Finnlines, les opérations sur Långnäs et Åland ont été doublés pendant la saison estivale. En août, l’opérateur finlandais a rouvert sa liaison entre Kotka et Helsinki vers Tilbury. En octobre, Finnlines a ouvert une ligne vers le port estonien de Paldiski pour profiter des liaisons ferroviaires du port vers l’Asie centrale.
DFDS, pour sa part, a amélioré son offre entre Copenhague et Oslo en ajoutant deux navires. En juin, l’opérateur danois a ouvert une liaison entre Travemünde et Klaipeda avec des navires pur fret. Une ligne qui sera suspendue dès le mois d’août. En décembre, ce sera la liaison entre Le Havre et Portsmouth que le groupe fermera.
Des réorganisations multiples du côté de ces deux opérateurs. Mais surtout, 2014 aura été l’année de préparation avant l’application de l’annexe vi de Marpol qui oblige à utiliser du carburant avec une teneur en soufre de 0,1 % dans la zone Manche, mer du nord et Baltique. Difficile pour ces deux armements de ne pas anticiper un tel changement. Comme pour amoindrir quelque peu l’effet de cette mesure, le pétrole a vu ses prix baisser dans les derniers mois, ce qui a eu un effet positif pour les compagnies maritimes qui ont pu passer du fioul lourd à du gasoil marin (MGO) sans subir une hausse trop importante. Néanmoins, la différence de coût entre les deux soutes pèse sur la rentabilité des lignes maritimes. DFDS a fait le choix d’installer des scrubbers sur ses navires, sorte de hotte qui permet d’utiliser du fioul lourd et de capturer le soufre. En 2014, sept scrubbers ont été installés, ce qui porte à 11 le nombre de systèmes en place sur les navires de DFDS. Un investissement important puisque DFDS chiffre à 750 MDKK (100 M€) ces adaptations. Par ailleurs, le groupe a mis en place depuis le 1er janvier une surcharge soutes pour tous les clients fret. « Une mesure bien accueillie par nos clients grâce à une communication en amont », assure le document annuel du groupe danois.
Choix quasi identique du côté de Finnlines, qui a décidé d’un programme d’investissement pour ses navires. Parmi sa flotte, six navires construits en 2011 et 2012, quatre navires construits en 2006 et 2007 et quatre navires construits entre 2000 et 2002 seront dotés de scrubbers. Sans donner de détails, le groupe finlandais indique que ces travaux feront partie du programme d’investissement global du groupe qui s’élève à 65 M€. Par ailleurs, depuis la fin de l’année dernière, Finnlines est entré dans un processus de réfection de la motorisation sur quatre navires ro-pax et deux navires pur fret.
Alors après une année 2014 parfois difficile, les deux groupes ont su prendre le virage de l’annexe vi de Marpol et espèrent une année plus sereine en 2015 avec une progression de leurs résultats financiers.