Le site internet Ship&Ports a rapporté, le 9 février, les difficultés rencontrées par les opérateurs investis dans le trafic roulier dans les ports nigérians. Lors d’une rencontre entre le directeur général de Port and Terminal Multiservice Limited, Asconio Russo, et le président de l’Association des agents certifiés des douanes (Anlca, Association of Nigerian Licensed Customs Agents), le prince Olayiwola Shittu, le premier a indiqué au second que le trafic automobile dans les ports nigérians a baissé de 50 % en 2014. Un effet lié, selon Asconio Russo, à la nouvelle politique du gouvernement en matière de réglementation pour l’importation de véhicules. Cette nouvelle mesure met en place de nouvelles taxes lors de l’importation de véhicules dans le pays. Déjà, des premières taxes ont été ajoutées et au mois d’avril, une nouvelle mesure prévoit d’ajouter 35 % de taxe sur les importations. Une baisse qui pourrait s’accélérer dans les prochains mois, pour le directeur général de PTML, structure appartenant au groupe Grimaldi. « Je ne veux pas commenter la politique du gouvernement parce que ce n’est pas de mon ressort, mais je peux vous donner des chiffres et vous confirmer que les importations de véhicules ont baissé de 50 %, et pas seulement dans notre terminal mais dans tous les ports nigérians. » Une diminution qui pourrait aller encore plus vite avec le trafic de voitures par conteneurs qui disparaissent des terminaux rouliers. « Nous avons pu constater une croissance importante du trafic roulier à Cotonou qui prend des parts de marché sur les ports nigérians. Tout le monde peut comprendre de quoi il s’agit parce que la population de Cotonou n’a pas explosé ces derniers mois », continue le directeur général de PMTL. Pour le directeur général, cette politique touche l’industrie portuaire mais aussi la population qui voit le prix des véhicules augmenter. De son côté, le président de l’Anlca a réaffirmé son opposition à cette politique qui touche aussi les membres de son association. « Avec la taxe de 35 % qui entrera en service en avril, nous allons tous perdre du travail et donc mettre en péril nos sociétés », a continué le prince Olayiwola Shittu. Quant à appliquer une stratégie face à ces mesures, le président de l’Anlca a posé les possibilités: « Doit-on fermer le port en signe de protestation? Aurons-nous le soutien populaire? Le gouvernement ne va-t-il pas nous accuser de sabotage dans cette période préélectorale ou post-électorale? » Il n’apporte pas de réponse mais souhaite que les professionnels examinent de près ce dossier. « Cette année sera difficile, nous le savons tous. » Le report des élections présidentielles du 14 février au 28 mars ne va pas changer les choses.
Ports
Les effets néfastes de la politique d’importations de véhicules
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