Le plan de restructuration du croisiériste Costa Croisières prévoit le transfert vers Hambourg de quatre départements et de 160 salariés actuellement implantés à Gênes. Une décision prise au détriment du siège de Gênes et qui pénalise l’entreprise, et surtout la masse salariale, estiment les syndicats. Pour protester contre cette délocalisation annoncée à la fin du mois de janvier par le patron de Costa Croisières, l’Allemand Michaël Thamm, les confédérations locales ont organisé le 2 février un mouvement de grève de quatre heures. Les représentants syndicaux ont aussi déclaré que d’autres mouvements de grèves perlées pourraient être organisés au niveau national d’ici à la fin du mois. « Nous sommes prêts à manifester sur les quais, devant les paquebots et les passagers pour sensibiliser l’opinion publique », a déclaré Mauro Scognamillo, l’un des représentants locaux du syndicat Fit-Cisl. Mais les syndicalistes devront faire vite pour tenter d’obliger le croisiériste à faire machine arrière, le déplacement des départements et des salariés étant prévu, selon la presse italienne, pour la fin du mois de février. Selon un constat provisoire, la protestation des 400 salariés du croisiériste n’a pas eu de réelles répercutions sur les activités commerciales.
Décision américaine
La décision de déplacer une partie du volume des activités à Hambourg aurait été prise à Miami, le siège du colosse et actionnaire majoritaire Carnival. Selon les syndicats, ce choix aurait été adopté pour deux raisons importantes: la stratégie commerciale et le facteur sécurité et image. Le groupe américain souhaiterait d’abord réduire les coûts d’exploitation en Europe en regroupant ses activités. Pour la presse italienne, par ailleurs, le naufrage du Costa-Concordia aurait eu des répercussions désastreuses en termes d’image et de retombées économiques sur le groupe. La gestion génoise serait remise en cause, d’où la nécessité de casser le système précédent en délocalisant une partie des activités. Cette théorie est renforcée, selon quelques experts de secteur, par les changements effectués au niveau du management après le naufrage du Costa-Concordia. De fait, l’administrateur délégué Pierluigi Foschi a été remplacé il y a un an et demi par Michaël Thamm.