Avec 9,4 Mt en 2014, le Grand port maritime de La Rochelle accuse une baisse de 3 %. « En 2013, nous avons réalisé une année de forte croissance. La baisse de 3,1 % nous permet d’afficher un trafic en hausse par rapport à 2012. Depuis 2005, nous enregistrons une croissance de 11,5 % des trafics », a indiqué Michel Puyzarat, président du directoire du GPMLR.
Des baisses…
La diminution du trafic en 2014 touche presque toutes les filières. Les céréales ont perdu 2,2 % à 4,2 Mt après une campagne 2013 en hausse de 13 %. « Les chargeurs ont redécouvert LaRochelle, et notamment ceux de la partie orientale du centre de la France », a souligné Xavier Beulin, président du conseil de surveillance. Les produits pétroliers, second courant du port, accusent un repli de 7 % à 2,6 Mt. Les produits forestiers se stabilisent avec une diminution de 0,5 % à 855 690 t. Ce sont les sables qui enregistrent la plus forte baisse, 7,2 % à 611 341 t, qui correspond aux difficultés de la filière BTP dans tout le pays, et notamment dans la région Charentes-Poitou.
… et des hausses
Ces baisses ont été partiellement compensées par des hausses sur les trafics de vracs agricoles. Avec 747 920 t, ils sont en progression de 5,8 % grâce aux importations d’engrais. Les autres vracs affichent une croissance de 1,4 % à 271 985 t. Les produits cimentiers enregistrent une hausse de 56 % liée à l’entrée en service sur le port de la nouvelle cimenterie de Hocim. De plus, dans cette catégorie des autres vracs, les industriels (bobines d’acier, aluminium, éléments d’éoliennes) augmentent de 10,3 % à 110 202 t.
Le ferroviaire gagnant
Malgré la baisse de trafic, la part modale du trafic ferroviaire est en hausse et entre pour 14 % des pré et post-acheminements sur le port charentais. L’OFP (opérateur ferroviaire portuaire) voit son trafic progresser pour atteindre 41 % du trafic ferroviaire total du port avec 466 000 t. « Nous avons doublé la part modale du trafic ferroviaire en huit ans », explique Michel Puyzarat, trafic composé majoritairement de pâte à papier, céréales et produits agricoles.
L’entrée au capital de l’OFP du Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire a donné une nouvelle orientation à l’opérateur. Désormais, le Grand port maritime de La Rochelle détient 51 % de la société de l’OFP, contre 25 % pour ECR et 25 % pour le Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire. « Sur les 466 000 t transportées par ce service ferroviaire, Nantes entre pour 30 000 t. »
Face à ce succès, les ambitions de LaRochelle d’assurer 20 % de part modale par le ferroviaire sont en bonne voie. « Auparavant, nous avions un souci avec l’offre de transport ferroviaire. Aujourd’hui, nous devons trouver de nouveaux sillons pour répondre à la demande », indique Xavier Beulin, le président du conseil de surveillance.
Le projet 2014-2018
En 2014, une des tâches du GPMLR a été de mettre en place son projet stratégique. « Nous avons eu des discussions ouvertes entre les organes de décision du Grand port maritime, les associations locales et les habitants de La Rochelle », a déclaré Philippe Joussement, président de l’Union maritime. Ce projet stratégique 2014-2018 a reçu l’approbation de l’autorité environnementale. Il doit encore être adopté par le conseil de surveillance.
Les ambitions du GPMLR
Le projet se décline sous cinq ambitions: la première vise à doter le grand Ouest d’une plateforme industrielle portuaire à haute valeur ajoutée. Trois actions sont prévues: nouveau quai de 200 m à l’Anse Saint-Marc, attribué à un opérateur de terminal (l’appel d’offres a été lancé); connection de la Repentie à l’Anse Saint-Marc pour développer son potentiel portuaire; projets d’implantation dans une logique de développement durable.
La seconde ambition est de préparer et engager l’avenir avec les acteurs maritimes et portuaires, est notamment prévu l’approfondissement du tirant d’eau de 1 m. Troisième ambition: offrir aux entreprises des solutions logistiques par l’Atlantique. Le port prévoit pour cela trois actions majeures: le lancement d’offres logistiques de pré et post-acheminement, avec notamment l’OFP et les autres opérateurs ferroviaires; l’installation de relais logistiques aux limites de l’hinterland, avec la création de ports secs; la réflexion sur les conditions de développement d’une activité de commissionnaire de transport, point qui pourrait permettre la remise en place d’une liaison conteneurisée vers un port d’Europe du Nord.
La quatrième ambition est de garantir une activité portuaire durable. Parmi les actions prévues par le GMPLR, il est envisagé de créer un observatoire de la performance de la place portuaire. Dernière ambition: améliorer l’efficience individuelle et collective de l’établissement portuaire, avec une série d’actions en interne pour faire du port une entreprise plus efficiente.
De plus, Philippe Joussemet a annoncé deux études qui s’intégreront dans le cadre du développement durable. Il s’agit en premier lieu de créer les conditions pour offrir du cold ironing sur les quais et d’électrifier l’ensemble du parc automobile du port.