Malgré les circonstances économiques difficiles, le port de Zeebrugge est parvenu à enregistrer une petite croissance de 0,3 % de son trafic maritime à 42,96 Mt. À ce tableau figure un record, celui réalisé dans le secteur du trafic ro-ro des voitures neuves avec 2,2 millions d’unités, soit une progression de 13 %. Ce trafic est en progression constante depuis 2009 (1,28 million d’unités). L’année dernière, il s’agissait de 1,94 million de voitures. Selon Joachim Coens, p.-d.g. du port, cette évolution démontre la concentration sur Zeebrugge du traitement de voitures, tendance qui va se poursuivre. Le port peut d’ailleurs compter sur l’impact d’International Car Operators Zeebrugge (groupe ICO) qui a pris une troisième installation, le terminal de la Hanze, (12 ha) dans l’arrière-port pour y traiter des trafics shortsea et deep sea.
Vers une rationalisation de la capacité en terminaux à conteneurs
Dans le domaine des conteneurs, on est encore loin du record de 2010 (26,40 Mt). Le score se situe à 20,8 Mt en hausse de 1,8 %, soit 2,2 MEVP. Par contre, la conteneurisation dans le secteur shortsea a progressé de 3,1 %. Si le port côtier réceptionne régulièrement de grands ULCS de 15 000 EVP à 16 000 EVP – le nouveau CSCLGlobe de 19 200 EVP est attendu le 16 janvier –, la direction du port fait preuve de prudence en ce qui concerne le prochain exercice et s’attend même à un recul. Des services deep sea disparaissent, notamment ceux qui s’inscrivent maintenant dans l’alliance 2 M (Mærsk Lines/MSC). De son côté, l’alliance Ocean Three (CSCM, UASC, CMA CGM) s’ancre à Zeebrugge avec trois services à la sortie. Selon Joachim Coens, pour l’instant c’est l’expectative, en ce sens qu’il faudra voir comment va évoluer ce jeu des alliances et son impact, notamment dans le cadre d’accords entre membres et des extérieurs. La création de grandes alliances se manifeste pour l’instant en faveur des megaports. Néanmoins, des discussions sont en cours avec l’armement Hambourg Süd, qui devient cochargeur chez UASC sur la route de l’Asie alors que l’armement allemand se concentre pour la desserte de l’Asie sur Rotterdam et Anvers. Zeebrugge entend faire valoir ses atouts, à savoir sa position géographique et surtout ses facilités d’accès nautiques sans oublier des terminaux bien équipés avec des quais présentant des profondeurs d’eau de 16,50 m à 18 m. Toujours sur le plan de la conteneurisation, une rationalisation de la capacité en terminaux s’annonce. Ainsi que déjà évoqué dans le JMM, PSA va fermer son grand terminal dans l’avant-port, les quatre portiques devant prendre le chemin d’Anvers. Évolution assez logique, car comme l’a signalé la direction du port, actuellement les terminaux à conteneurs en Europe ont en moyenne un coefficient d’activité de 70 %. On peut donc s’attendre à des restructurations au niveau des concessions. Ceci étant, PSA reste un des principaux opérateurs du port côtier exploitant, outre le terminal CHZ (35 % Terminal Link), le grand terminal pour produits forestiers. En ce qui concerne l’adaptation des terminaux aux technologies qui iront de pair avec la desserte d’ULCS de 15 000 EVP à 20 000 EVP, c’est-à-dire une éventuelle automatisation complète, Joachim Coens précise qu’il faudra voir ce que les membres d’alliances demandent.
Une reprise des diverses attendues
Le trafic roulier a enregistré un trafic de 13,14 Mt (+ 4,8 %). La croissance s’est manifestée tout au long de l’année, avec un accent particulier pour les relations avec le sud de l’Angleterre, l’Irlande et la Scandinavie. Certes, il y a la décision regrettable de Transfennica d’arrêter son service Zeebrugge, Bilbao, Portsmouth. Par contre, DFDS Seaway a annoncé le maintien de son service avec Rosyth. En ce qui concerne le shortsea roro, Joachim Coens adopte également une attitude d’expectative, en ce sens qu’il faudra voir quel sera finalement l’impact de cette norme d’un fuel à 0,1 % de soufre. Ce secteur ro-ro nous amène à celui des diverses, en chute de 30,1 % à 1,18 Mt. Ce secteur est appelé à connaître un certain rebondissement, grâce à la décision de StoraEnso de faire du terminal multipurpose de PSA son hub pour l’Europe et des régions outre-mer, pour les produits forestiers de Suède et de Finlande acheminés à Zeebrugge en ro-ro. Cette concentration va générer plus de trafic pour le port. En outre, via le concept StoraEnso Short Sea System, des liaisons vont être établies avec différents centres dans l’hinterland européen. Est également attendu en 2015 le développement du Terminal Verbrugge dans l’avant-port (darse Albert II), axé sur des trafics en lo-lo, à savoir des diverses (fers et aciers, pâte à papier), et conteneurs.
Les vracs en recul
Les vracs secs ont subi la baisse des trafics de sables et graviers, conséquence de la crise que traverse le secteur de la construction. Ce trafic a chuté de 2,2 % à 1,26 Mt.
Quant aux vracs liquides, le score était également en recul de 4,3 % à 6,61 Mt pour le GNL, conséquence d’une baisse de la demande en Europe. La direction du port s’emploie à faire de Zeebrugge un centre de soutage pour GNL en Europe de l’Ouest. Un deuxième appontement GNL sera opérationnel au terminal méthanier fin 2015.
Zeebrugge est également un port de croisières, qui a accueilli 107 paquebots et 440 000 passagers.
Zeebrugge et son impact géographique
• Le trafic dit européen a porté sur 29,9 Mt, dont 2,8 % pour la Russie, 2,5 % pour la Finlande, 9,2 % pour la Suède, 58,4 % pour la Grande-Bretagne, 4,1 % pour l’Irlande et 4,7 % pour l’Espagne.
• Le trafic intercontinental porte sur 72 % pour l’Europe, 23 % pour l’Asie, 5 % pour l’Amérique et 0,5 % pour l’Afrique.
• Par régions: Royaume-Uni 17,5 Mt, Chine 2,9 Mt, Suède 2,7 Mt, Qatar 2,1 Mt, Espagne 1,4 Mt, Irlande 1,2 Mt, Russie 0,8 Mt, Finlande 0,7 Mt, Brésil 0,9 Mt.
