Opération comptable ou initiative stratégique, la reprise par le groupe CMB de la flotte de petits et moyens porte-conteneurs de l’armement belge Delphis, une filiale de Saverco, un des actionnaires de CMB, constitue néanmoins un tournant dans l’évolution du groupe. L’opération porte sur sept porte-conteneurs détenus en propriété et les participations en joint-venture de sept autres unités, dont six cédées en affrètement à long terme à Mærsk Line. La capacité de ces navires va de 1 300 EVP à 3 500 EVP.
Delphis, dont la création remonte à 2004, à l’initiative d’Alexander Saverys, qui a récemment succédé à son père Marc en tant que p.-d.g. du groupe CMB, s’est spécialisé dans les services feeder et trafics sur courtes distances. Les navires en question, du moins sept d’entre eux, sont du type Ice Class 1A, tandis que les six autres ont une classe supérieure pour la navigation dans les glaces. Il y a quelques semaines, Delphis a passé commande en Corée de deux porte-conteneurs de 2 000 EVP (Ice Class) qui seront livrés dans le courant du premier semestre de 2016. D’autre part, l’armement vient de procéder à l’acquisition de deux porte-conteneurs de 4 100 EVP (type Panamax) d’occasion, qui rejoindront la flotte dans le courant des trois premiers mois de 2015.
Quant au montant de la transaction, il est annoncé à 2,2 M$, montant censé être basé sur la valeur actuelle sur le marché des navires et de leurs contrats d’affrètement à temps. Manifestement, il doit s’agir d’un montant purement provisoire étant donné que ces 14 navires doivent présenter une valeur nettement supérieure, et qu’il faut prendre en considération et les contrats d’affrètement et les pertes subies par l’armement ces dernières années. Des précisions devraient être communiquées prochainement.
Selon la direction de CMB, l’opération s’inscrit dans une stratégie de repositionnement du groupe. L’accent est mis sur un retour à la conteneurisation, mais sur un segment bien précis du secteur, à savoir les porte-conteneurs de petite et moyenne capacité, jusqu’à 6 000 EVP, segment qui est appelé à connaître une certaine croissance au cours des prochaines années. En outre, l’optique est de contrecarrer l’exposition de la filiale Bocimar confrontée à un marché du vrac sec devenu très difficile.