Un an après sa finalisation, Puertos del Estado a décidé de rendre publique l’étude sur les coûts de passage des conteneurs dans les terminaux espagnols dédiés à cette activité. Ce document avait été commandé par l’Observatoire permanent du marché des services portuaires et son contenu avait été maintenu dans le plus grand secret: il est désormais disponible sur le site web de cette entité.
L’étude a été réalisée à partir d’une enquête auprès des sociétés opératrices de 17 terminaux de conteneurs sur les coûts de réception, stockage et manutention d’un conteneur, excluant ainsi le transport terrestre (routier ou ferroviaire) ainsi que les coûts associés au transport maritime. Sont donc considérés les coûts générés dans un terminal et associés au sol (essentiellement les droits portuaires), aux équipements, au personnel et aux frais généraux. Les auteurs de l’étude indiquent cependant qu’ils n’ont pu obtenir de données complètes et fiables que sur huit des 17 terminaux. Par ailleurs, la confidentialité des données, un sujet particulièrement délicat en Espagne, a été préservée puisque l’étude, telle qu’elle a été publiée, ne mentionne pas expressément les données propres à chacun des terminaux.
Diversité des coûts
La principale surprise pour le lecteur tient dans la situation très diverse des coûts dans les terminaux espagnols. L’étude calcule un coût de passage total pouvant aller de 53,89 €/EVP à 122,22 €/EVP avec une moyenne de 64,01 €/EVP obtenue en considérant 13 terminaux comme une entité théorique unique. Dans ce terminal « consolidé », la répartition s’établit de la façon suivante: main-d’oeuvre, 52,05 %; équipements, 27,14 %; frais généraux, 10,98 %; et sol, 9,84 %. L’étude confirme donc le poids déterminant de la masse salariale dans le coût de la manutention.
Une série d’indicateurs sur la productivité et le rendement des terminaux est également présentée. Ici encore, les différences sont étonnantes. En ce qui concerne le rendement annuel d’une grue, celui-ci varie entre 3 743 opérations par équipement (minimum) et 129 373 (maximum), la moyenne se situant à 75 612. Cet indicateur est en grande partie conditionné par la productivité des travailleurs de la manutention. L’écart varie entre 3 EVP par journée de travail et 18 EVP avec une moyenne de treize. L’analyse en fonction du type de grues est encore plus éclairante. Pour les super post-Panamax, le rendement moyen est de 158 484 EVP/an alors qu’il tombe à 74 446 pour les Panamax.