Pour protéger Venise des grands navires commerciaux et des paquebots de croisière tout en multipliant à l’infini les capacités portuaires de la Sérénissime, les autorités portuaires veulent créer un port offshore.
Le projet peaufiné par l’autorité portuaire est carrément pharaonique et plus ambitieux que le fameux Moïse, la grande digue qui doit protéger la cité lacustre de la montée des eaux. « Ce sera le premier port offshore d’Europe et il sera situé à 14,8 kilomètres de la lagune » promettent les autorités. D’ici six mois jure par ailleurs Paolo Costa, ancien ministre des Transports Publics du gouvernement de Romano Prodi en 1996 et actuel président de l’autorité portuaire vénitienne, « le destin du port offshore sera dévoilé ». Traduction: la décision sur la construction du site sera prise.
Pour trouver des investisseurs privés, Paolo Costa est parti en tournée en Europe. À Paris et Londres, il a essayé de trouver des éventuels mécènes et des entrepreneurs prêts à s’associer avec l’État italien pour compléter l’enveloppe de 600 M€ en passe d’être débloquée par le ministère des Transports et du Développement. Estimé à 2,1 Md€, ce projet, dont la réalisation s’étalera sur cinq ans, pourrait aussi obtenir le soutient de l’Union européenne et profiter des fonds débloqués par la Commission européenne pour la construction de grandes infrastructures dites d’intérêt national. Selon le président de l’autorité portuaire vénitienne, « les constructeurs et les gérants du site pourraient être choisis à travers des mécanismes placés sous le signe de la transparence pour éviter les manipulations et les noyautages avec le soutien de l’Union européenne et dans le cadre d’appel d’offres lancés au niveau international ».