Sur les neufs premiers mois de l’année, les pirates ont perpétré 178 attaques contre des navires. Un chiffre toujours élevé mais en baisse de 5 %. En 2011, au cours de la même période, le nombre d’actes de piraterie recensé s’était élevé à 352. Au cours des dernières années, la région de la corne d’Afrique a monopolisé l’attention. Les pirates somaliens ont défrayé les chroniques, « effaçant » la piraterie dans le détroit de Malacca qui a fortement préoccupé pendant les années 1990 et 2000. Sur les neufs premiers mois de l’année, la piraterie est revenue à sa situation antérieure. Sur cette période, l’Indonésie recense le plus d’attaques de pirates. En effet, avec 72 attaques et 15 en Malaisie, la région du Sud-Est asiatique rassemble 48 % des actes de piraterie sur la période. L’autre point « chaud » de la planète piraterie se situe au Bangladesh. La majorité des cas décelés dans les eaux bengalies sont perpétrés sur des navires en attente d’entrer dans les ports. Si l’Afrique de l’Est tend à disparaître des radars du BMI, l’Ouest est toujours en activité. Le Nigeria a totalisé 13 attaques contre des navires en approche. Ce sont pour la plupart des navires pétroliers qui sont visés pour le vol de leur cargaison revendue au marché noir localement. Ce chiffre reste néanmoins en baisse.
Sur les 178 attaques perpétrées contre des navires, 141 attaques ont abouti. Parmi ces actes, 124 se sont soldés par la montée à bord des pirates quand 17 ont été suivies par un détournement du navire. Les 37 autres actes ont été des tentatives avortées. Parmi les actes qui ont abouti, 89 l’ont été alors que le navire était à l’ancre, généralement en attente d’entrer dans le port. Quarante-cinq actes ont été réalisés alors que le navire était en navigation. Pour le BMI, si le nombre d’actes de piraterie est en diminution dans certaines régions de la planète, la vigilance reste de mise. Ainsi, au cours des neufs premiers mois de l’année, trois marins ont été tués et un a été porté disparu. Une violence toujours de mise puisque 397 marins ont subi des violences de la part des pirates. Dix marins ont été blessés et cinq se sont fait kidnapper. Encore plus inquiétant, 369 marins ont été pris en otage, la note négative de ce rapport puisque ce chiffre est en hausse de 38 % par rapport à l’année précédente.
Les pirates somaliens détiennent toujours 40 marins en otage
Une vigilance de tous les instants doit être maintenue, rappelle le BMI. « Les efforts continus des marines nationales dans la région et l’application des lignes directrices, l’emploi de gardes privés à bord et les efforts des autorités locales ont favorisé la tendance à la baisse des actes. Il suffirait que les pirates réussissent à reprendre un navire pour que les efforts menés depuis plusieurs mois soient anéantis », souligne le BMI. Au 30 septembre, les pirates somaliens détiennent toujours 40 marins en otage.
Dans les eaux de l’Asie du Sud-Est, le BMI s’inquiète de la situation des citerniers de moins de 6 000 tpl. Les pirates montent à bord, immobilisent l’équipage et transfèrent les cargaisons vers d’autres navires ou des barges. « Des actes de violence inutiles contre les marins sont perpétrés », note le BMI. La région de l’Indonésie et de la Malaisie n’a jamais autant concentré l’attention des grandes puissances maritimes mondiales. La création d’une fondation entre armateurs de plusieurs nations, comme Mærsk, Stena, Shell, BP, MOL ou encore NYK Line, a déjà récolté la somme d’un million de dollars. Elle est destinée à favoriser la reconstruction dans la région de la ville somalienne de Adado. « Le chômage des jeunes atteint 67 % dans la région. Créer de nouveaux logements permet l’emploi de personnes pour les détourner de la piraterie. Leur offrir une alternative à la piraterie est une solution à long terme. Les réalisations sont encourageantes et nous sommes contents d’avoir reçu cette somme pour continuer dans cette voie », a indiqué Grahaeme Henderson, le vice-président de Shell Shipping et Maritime.