Jamais deux sans trois. Après avoir obtenu Dakar et Brazzaville, le groupe français vient d’être retenu pour la gestion du terminal polyvalent de Kribi, au Cameroun. Opposée à APMT (Mærsk) et au Philippin ICTSI, « Necotrans serait bien placé, tant sur l’offre technique que financière », a indiqué une source proche du dossier. Depuis 2011 (notamment suite à l’affaire Conakry), l’ex-société Getma préfère recentrer son activité dans l’aménagement de terminaux polyvalents. Avec seulement un tiers des ports spécifiquement conteneurs, l’aménagement du reste présente de belles perspectives. « Le marché s’ouvre de plus en plus et l’offre se structure », a déclaré Grégory Quérel lors d’une conférence de presse fin septembre. Par ailleurs, le terminal polyvalent est plus facile à conquérir que les terminaux à conteneurs, pour lesquels les autorités nationales exigent un niveau d’expérience et de trafic très important. En Afrique, Bolloré reste aujourd’hui difficilement détrônable. Bolloré Africa Logistics, qui détient 12 concessions portuaires, pourrait obtenir le terminal à conteneurs de Kribi pour lequel son offre vient d’être retenue. Pour optimiser ses chances, le groupe s’est allié à CMA CGM et à la China Harbour Engineering Corporation (CHEC), l’entreprise chinoise qui a construit ledit terminal. Avec une activité essentiellement tournée vers l’Afrique, Necotrans a changé son fusil d’épaule pour chasser sur les terres des terminaux polyvalents.
Des conteneurs… aux polyvalents
Présent dans 30 pays d’Afrique où se trouvent 85 % de son équipe (2 800 collaborateurs), Necotrans détient aujourd’hui deux concessions de terminaux polyvalents: Dakar au Sénégal (terminal vraquier, 74 M€ d’investissements) et Brazzaville au Congo (port fluvial, près de 15 M€), toutes les deux obtenues en 2014. Kribi serait la troisième. Pour le reste, Necotrans est prestataire dans plusieurs métiers: activités portuaires et logistiques, commission de transport, logistique pétrolière et distribution d’équipements.
Face à Bolloré, Necotrans a perdu deux terminaux à conteneurs, non sans heurts: Abidjan – dont l’attribution est toutefois mise en cause par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) – et Conakry, pour laquelle la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Ohada vient de condamner la Guinée à lui verser 38,4 M€.