Parti de Brest le 20 août, le remorqueur de haute mer Tenace, de la Marine nationale, a regagné son port base le 10 octobre à l’issue d’un périple de près de deux mois et demi qui l’a conduit dans le grand Nord, dans la mer du Labrador et l’océan glacial Arctique. Un total de 8 100 nautiques parcourus. Cette mission comportait un certain nombre de volets, des observations sur les capacités techniques à se déployer dans cet environnement polaire, études sur le refroidissement du moteur dans ces eaux glaciales, problèmes de télécommunications, tandis qu’une scientifique de l’Institut universitaire européen de la mer étudiait le plancton dans cette région de rencontres de courants et de mélange des eaux particulièrement propices à des comparaisons notamment de quantité et de qualité.
Route maritime du nord
Autre aspect important de cette mission, les observations relatives à la fonte des glaces et ses répercussions sur l’ouverture éventuelle de la voie maritime du Nord. Une possibilité toujours surveillée par les divers opérateurs du transport maritime, pour qui cette voie permettrait de réduire certains trajets Europe-Asie de 4 000 km et, ce faisant, d’effectuer des économies substantielles sur le prix du carburant et les frais de gestion en raison des journées de transit gagnées.
Une analyse que ne partagent pas toutefois certains armateurs qui mettent en avant des primes d’assurances plus élevées pour les navires empruntant ce trajet, la nécessité de coques renforcées et les problèmes liés à la présence de glaces dérivantes, les « growlers », ainsi que la présence de brouillard épais.
Sources diverses de renseignements
Le Tenace, lancé en 1973 par les chantiers Oelkers de Hambourg, coque renforcée glace, a néanmoins pu recueillir un certain nombre d’observations sur leur position et leur consistance grâce à la présence sur zone d’un aéronef Falcon50 de la B.A.N.de Lan-Bihoué près de Lorient, pendant plusieurs jours, qui effectuait des survols des zones encore prises par les glaces.
De même, certains renseignements ont été recueillis près d’armements qui opèrent durant l’été dans ce secteur ainsi que des professionnels de la mer lors des escales.
Des précisions dont le Service hydrographique et océanographique de la Marine, le Shom, pourra faire son profit lors de l’élaboration d’une nouvelle cartographie de cette région où des navires ont connu quelques soucis dans un délai récent faute de documents suffisamment précis.