Depuis 2011 il enregistre chaque année une croissance moyenne de 40 % du résultat net consolidé, ceci grâce à une excellente gestion axée sur une amélioration continue de la performance, un abaissement des coûts et des innovations sur le plan technologique. En 2013 le CA consolidé a atteint 2,68 Md€, dépassant celui enregistré avant la crise. Depuis le sommet de cette dernière, le CA a progressé de 30 %. Le bénéfice net s’est élevé à 179 M€ (145 M€ en 2012). Le poste Equity toujours en hausse a atteint 2,47 Md€. Cette évolution a généré un flux de trésorerie, qui a permis de procéder à un important programme de renouvellement de la flotte, de maintenir une stabilité du niveau de la dette. En perspective pour cette année l’armateur tient compte de l’instabilité macroéconomique conditionnée par des éléments positifs sur le plan mondial, comme la baisse du prix du fuel, et sur le plan européen, les taux d’intérêts bas et la baisse de l’euro face au dollar, sans oublier la déflation. Toujours sur le plan européen, il y a cependant des éléments négatifs, à savoir les remous géopolitiques en Ukraine, au Moyen-Orient, en Lybie et dans le golfe de Guinée. Pour ce groupe italien le concept de vases communicants fonctionne toujours parfaitement. Le réseau d’autoroutes de la mer en Méditerranée fonctionne sans subvention et de manière rentable. En transport maritime à courte distance la filiale Finnlines couvre la Baltique, l’Europe du Nord et va jusqu’à Bilbao. Les services de cabotage intraeuropéen — Euromed – Euro Aegean — allant de la Méditerranée au nord de l’Europe évoluent toujours de manière positive, de même que les services intercontinentaux d’Europe vers la COA, l’Amérique du Sud côte est, et les EU via ACL. Dans le domaine maritime, le mélange des cargaisons conteneurs/conventionnelles/voitures/projets/colis lourds s’avère toujours payant. Toutes ces activités sont en connexion via des hubs en Méditerranée, en Europe du Nord — le principal étant Anvers dans le nord — et en COA. Grimaldi exploite une vingtaine de terminaux qui sont autant de plateformes logistiques, équipées de centres PDI. Le groupe se distingue également par ses prestations intégrées dans le cadre de services porte à porte tant pour les voitures que pour les conteneurs. Grimaldi dispose de ses propres entreprises logistiques routières en Italie, Irlande et Scandinavie.
Des restructurations positives
L’armement Finnlines dont Grimaldi détient 71 %, a mené à terme sa restructuration, modernisé sa flotte, et renoncé à l’ancien tonnage affrété. En 2015, sa flotte comptera encore deux affrétés sur 20 unités. Les efforts, portés sur la réorganisation des services, l’abandon des trajets non rentables, les réductions drastiques de la consommation de fuel, ont donné les résultats escomptés. Le titre en bourse a vu sa valeur augmenter de 140 % au cours des 12 derniers mois. D’importants investissements ont été réalisés, notamment du fait que Finnlines opère essentiellement dans la zone SECA. Aujourd’hui, c’est le retour à la rentabilité. Cette évolution amène Emanuele Grimaldi à considérer cet armement comme le « champion de la Baltique League ». Finnlines a affiché un bénéfice semestriel de 15 M€, contre 9,6 M€. pour DFDS, alors que Viking Line enregistre des pertes de 14,2 M€ et Tallink de 17,3 M€. Pour l’autre filiale Minoan Lines les restructurations portent également leurs fruits. Sa position financière a été renforcée par une injection de capitaux à hauteur de 30 M€ et les résultats, malgré des circonstances très difficiles s’améliorent, de sorte qu’après des années de pertes un retour à l’équilibre financier est attendu pour la fin de l’année. À l’issue du premier semestre, le CA a progressé de 1,8 % à 72,7 M€, ce qui représente un score encore négatif de 4,5 M€ (plus en rapport avec un aspect saisonnier), alors que le groupe Attica affiche une perte de 21 M€, Aneklines de 22,16 M€, et 1 M€ pour Nel Lines. Quant à Anek Superfast, cette entreprise affiche une perte de 42,2 M€.
Encore d’autres développements
Le groupe Grimaldi poursuit sa politique de développement et d’expansion. Au cours des prochains mois, il procèdera à l’acquisition de plusieurs des six unités reprises de Pacific Basin. D’autre part, il commence à réceptionner les premiers des 6 super-conros de 31 000 t.dw (1 800 EVP-5 700 ml) ce qui va lui assurer une économie d’échelle sur la route Europe-COA.
Sur le plan portuaire, le groupe s’implique à Livourne où il génère d’importants trafics, via la filiale Atlantica SpA di Navigazione en prenant une participation au capital d’une compagnie du groupe Fremura. Une concession supplémentaire vient d’être prise à Barcelone. À Anvers, le Hub AET est en pleine expansion avec un prolongement du quai et l’octroi de superficies supplémentaires. L’année dernière ce terminal a traité 175 000 EVP, 650 000 voitures et 500 000 t en projets, colis lourds et breakbulk. Enfin, le groupe mène actuellement des négociations portant sur la reprise d’une petite entreprise maritime Polish Ferries qui exploite trois navires. Au cours d’une conférence de presse Emanuele Grimaldi a déclaré: « Nous ne sommes pas vendeurs, mais acheteurs ».
Pour ce groupe italien, la course reste fixée sur le même cap. Une seule petite ombre au tableau: les effets négatifs qui découlent des développements géopolitiques dans certaines parties de la Méditerranée, du côté de la Lybie et de la Syrie.