Avec quelques années de retard, Puerto Brisa est entré en service au mois d’août. Situé sur la côte caraïbe à proximité du canal de Panama, il vise un trafic de charbon, gaz et produits pétroliers.
Après plusieurs années de démêlés avec les protecteurs de l’environnement, les pêcheurs, les communautés indiennes et leurs défenseurs, le port de Puerto Brisa vient enfin de démarrer son activité. Situé sur la péninsule de La Guajira, tout au nord de la Colombie sur la mer Caraïbe, il a une capacité de 32 Mt par an. Il pourra recevoir des navires jusqu’à 180 000 t de capacité. Les aménagements de la première tranche, parmi lesquels un viaduc de 1,1 km de long, ont représenté un investissement de 200 M€, réalisés avec des financements publics et privés.
Le port est plus spécifiquement dédié aux exportations de charbon, dont le département de la Guajira a les plus importants gisements de Colombie, et d’autres minerais extraits dans le nord et le centre du pays. Avec un bémol cependant: les mines de charbon ont été exploitées jusqu’à l’an dernier par CCX, filiale de l’empire brésilien EBX, qui a fortement impulsé la création du port. Mais EBX s’est retrouvé l’an dernier au bord de la faillite et a vendu ses mines colombiennes à une holding turque dont nul ne connaît encore les ambitions. Quoi qu’il en soit, les expéditions se feront à destination de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Amérique du Sud. Le port est également très bien placé pour servir de base arrière à l’exploitation de gaz dans les réserves sous-marines colombiennes, à 70 milles nautiques de Puerto Brisa dans la mer Caraïbe.
La zone portuaire s’étend sur 1 300 ha et inclut une zone franche de 354 ha, la plus étendue de Colombie. Cette dernière est prévue précisément pour la logistique du gaz naturel liquéfié élaboré à partir de ce qui sera extrait offshore, et d’hydrocarbures dérivés du pétrole.
Retards de chantier
Le terminal de Puerto Brisa aurait dû être achevé fin 2011. Mais de multiples péripéties en ont ralenti la progression. D’abord, les communautés indiennes, « oubliées » par le ministère de l’Intérieur, ont fait valoir leur droit à être consultées auprès de la cour constitutionnelle colombienne. Durant ces procédures, les travaux ont été interrompus. Le projet a aussi suscité l’opposition des pêcheurs et des écologistes, qui ont lancé pétitions et procédures pour dénoncer l’impact du futur port sur l’environnement, un phénomène nouveau en Colombie. Les investisseurs, quant à eux, ont vu la facture s’allonger du fait de ces retards et des coûts supplémentaires générés par les consultations.