L’Afrique. Le groupe de logistique internationale Necotrans garde le même leitmotiv: conquérir l’Afrique. Après une année 2013 « de transformation accélérée » en raison du décès du fondateur Richard Talbot, Necotrans continue d’étendre son réseau avec deux nouvelles concessions (Brazzaville et Dakar). Avec l’arrivée de Jean-Philippe Gouyet comme nouveau directeur général, Necotrans doit aujourd’hui « se structurer pour parfaire sa stratégie africaine », a indiqué son p.-d.g, Grégory Quérel. L’objectif du groupe est d’accompagner le développement de l’Afrique en se positionnant au cœur de ses échanges commerciaux. « Le marché africain, qui représente près d’un milliard de consommateurs aujourd’hui, devrait doubler d’ici 2050, a souligné Grégory Quérel. Il faut se préparer à cette croissance, à l’industrialisation et aux flux qui en découlent. »
Aujourd’hui, 95 % des flux du groupe passent par l’Afrique. Necotrans veut aller encore plus loin en saisissant des « opportunités » dans le quart nord-est de l’Afrique, par exemple en Libye, en Somalie et en Éthiopie.
Le groupe mise beaucoup sur les flux intercontinentaux, mais ne s’y limite pas. L’activité minière en Afrique serait aussi un véritable relais de croissance. Seul bémol, la logistique y est encore très contraignante. « L’état des infrastructures existantes est un frein pour l’activité », constate Grégory Quérel. Pour l’instant, l’activité du groupe en flux logistiques de minerais se cantonne à des terminaux portuaires et quelques activités ferroviaires. En la matière, le groupe n’est qu’opérateur et souhaite visiblement le rester. Le chemin de fer n’est pas inscrit au programme des investissements. Necotrans préfère en effet « réaxer sa stratégie » dans l’aménagement des terminaux polyvalents. « Seulement un tiers des ports est spécifiquement conteneurs, le reste doit encore être aménagé vers le trafic de conventionnel », indique Grégory Quérel. Selon lui, « le marché s’ouvre de plus en plus et l’offre se structure ». Ce qui représente de belles perspectives. Après avoir investi plus de 74 M€ dans les deux terminaux de Dakar, Necotrans est actuellement sur deux projets de terminaux au Cameroun, un spécifiquement conteneurs et l’autre polyvalent. Très attaché à la dimension humaine de ses projets, le groupe français a choisi de porter ce dernier terminal avec des entreprises uniquement camerounaises, « pour ne pas perturber l’équilibre local entre Douala et le futur port de Kribi ». Leur offre a été présélectionnée. Pour se démarquer, Necotrans veut poursuivre le développement de ses « activités spécifiques » que sont notamment les logistiques pétrolières et minières. Ses concurrents (Mærsk, DHL, Bolloré…) ne semblent pas être une menace pour Grégory Quérel qui n’écarte pas d’éventuelles « synergies » avec le groupe Bolloré.
Ebola: prudence incontournable
La question du virus Ebola est incontournable. Et sur ce point, Necotrans joue la carte de la prudence. Mis en place en juillet, son plan d’action consiste avant tout à offrir une aide humanitaire à la population exposée, notamment par un soutien logistique à la Croix Rouge. Pour protéger son personnel, Necotrans limite ses déplacements dans toute l’Afrique de l’Ouest. Quant aux conséquence économiques liées au virus Ebola, le groupe n’a pas encore trouvé de solution. Faut-il arrêter les flux sur ces pays? Continuer? Limiter? Comment? Certaines structures, comme au Liberia, ont été fermées pour ne pas prendre de risques économiques, mais le flou demeure. Malgré le contexte, Grégory Quérel aborde l’année 2015 avec optimisme et garde le cap sur L’Afrique.
Necotrans en chiffres:
• 1 Md€ de chiffre d’affaires prévu pour 2014
• Ebitda de 47,9 M€ en 2013
• 126 agences réparties sur les cinq continents
• Quatre métiers: activités portuaires (52 %), logistiques pétrolières (28 %), commission de transport (15 %), distribution d’équipements (5 %)
• 3 500 collaborateurs en 2014
• 25 ans: durée moyenne des concessions portuaires