Le port de Rotterdam a décidé d’investir 5 milliards de réaux (1,6 Md€, soit une participation à hauteur de 30 %) dans le Porto Central de Presidente Kennedy. Ce port, programmé sur le littoral Sud de l’État de l’Espírito Santo, prévoit de devenir le plus grand port privé du Brésil. Il devrait s’étendre sur une superficie de 20 Mm2 (l’équivalent de 3 000 terrains de football) et compter 30 terminaux d’usage privatif, ainsi que des aires industrielles. Le quai, qui s’étirera à terme sur 10 km, sera réalisé par étapes. À l’horizon 2017, la capacité prévue sera de 50 Mt transportées par an. Mais l’objectif est d’atteindre le triple, d’ici à 2022. Pour donner un ordre de comparaison, le port de Paranaguá (État du Paraná), second principal port du pays (le premier étant Santos), a transporté 41,9 Mdt en 2013, d’après les données de l’Agence nationale des transports par voie d’eau (Antaq). Le port Presidente Kennedy sera « le hub du port de Rotterdam pour toute l’Amérique latine », estime le secrétaire du développement de l’État de l’Espírito Santo, Nery De Rossi.
Le port, destiné à recevoir des marchandises générales, répondra également aux nouvelles demandes générées par l’extraction pétrolière des baies de Campos (État de Rio de Janeiro) et d’Espírito Santo, localisées à une distance de 150 à 250 km. Pour ce faire, la construction de réservoirs de pétrole et autres liquides est prévue, tout comme celle de deux terminaux dédiés aux dérivés pétroliers. Selon les estimations, 3 200 navires seraient attendus dans ce port chaque année. Un chiffre qui pourrait d’ailleurs à terme atteindre 4 500 unités.
Le chronogramme a pris du retard. Le chantier, qui aurait déjà dû démarrer, a souffert des délais d’obtention des autorisations nécessaires. Le début des travaux est donc repoussé à janvier 2015. Par ailleurs, le port espère bénéficier à terme des différents projets logistiques prévus dans l’Espírito Santo. C’est le cas de la construction de la voie ferrée Rio-Vitória. Le tracé, qui compte environ 550 km de long, fait partie du lot des douze concessions ferroviaires annoncées par la présidente Dilma Rousseff en 2012. Mais jusqu’à présent, aucun tronçon n’a encore été concédé.
