La société américaine Cargill, après avoir investi 1,2 Md$ au cours des cinq dernières années au Brésil, annonce 500 M$ supplémentaires dans les deux années à venir. Les ressources seront principalement destinées à conclure des projets logistiques et à accroître la production de Cargill. « Nous avons un agenda plutôt positif au Brésil. Le pays représente l’un des cinq principaux investissements de la compagnie dans le monde », a affirmé Luiz Pretti, président de la filiale brésilienne du groupe, à nos confrères du journal Valor Econômico.
Entre juin 2014 et mai 2016, la majorité des investissements se concentrera sur l’activité portuaire. Dans l’État du Pará, 200 M$ sont prévus. Cet investissement devrait permettre d’augmenter la capacité du port de la multinationale à Santarém – en passant de 2 Mt à 5 Mt par an (principalement de soja) – et d’installer une station de transbordement fluvial à Miritituba. Par ailleurs, le groupe ne cache pas son intérêt pour un terminal dans le port de Vila do Conde, près de Belém. Ce projet permettrait à Cargill de développer un nouveau couloir pour l’exportation de biens agricoles au nord du pays. L’an dernier, par exemple, le grand volume d’exportations de soja et de maïs a encombré les ports du centre-sud du Brésil. Résultat: des files de camions sur les routes et de navires sur la côte, des problèmes de stockage dans le centre-ouest du pays et des coûts accrus pour les entreprises exportatrices. Dans le cas de Cargill, la hausse des coûts logistiques a atteint 31 % l’année dernière. Une augmentation qui s’est répercutée sur les résultats de la filiale brésilienne: en avril, l’entreprise a ainsi annoncé un bénéfice de 168 M$, soit une diminution de 6,1 % par rapport à 2012. Outre les goulets d’étranglement logistique rencontrés lors des dernières récoltes, le groupe a également dû surmonter la crue du rio Madeira (État de Rondônia) ainsi que la sécheresse de la voie navigable Tietê-Paraná (État de São Paulo). Malgré tout, Cargill est parvenu à produire et commercialiser 21 Mt au Brésil en 2013, un résultat identique à l’année précédente. L’entreprise s’affiche comme l’une des principales exportatrices de céréales du Brésil. Au premier quadrimestre 2014, ses embarquements totaux, dopés par une récolte record, ont d’ailleurs atteint 1,7 Md$, soit une hausse de 2,2 % par rapport à la même période en 2013.
Sur le chapitre du sucre et de l’éthanol, Cargill entend continuer à investir dans les joint-ventures Cevasa et SJC Bioenergia. Selon Luiz Pretti, 50 M$ seront injectés dans les trois usines concernées, afin d’atteindre 9,5 Mt de canne à sucre moulue pour l’année fiscale 2014-2015. Enfin, Cargill compte sur son accord avec l’entreprise brésilienne Copersucar afin de produire et commercialiser du sucre brut et raffiné dès le second semestre 2014.