Le 8 juillet, l’EPA Orly Rungis-Seine Amont, Haropa-Ports de Paris, la Ville de Vitry-sur-Seine, le conseil général du Val-de-Marne, l’État, la Société du Grand Paris (SGP), Voies navigables de France (VNF) et EDF sont tombés d’accord pour confirmer l’intérêt du projet de création d’un port urbain aux Ardoines, précise un communiqué de presse. Ce lieu d’implantation du nouveau port se trouve au sud-est de Paris sur la commune de Vitry-sur-Seine. Actuellement occupé en grande partie par des installations industrielles, ferroviaires et de production énergétiques auxquelles s’ajoutent des zones d’habitat, le site de 300 ha des Ardoines est considéré comme « un territoire stratégique du Grand Paris ». Pour les sept partenaires du projet, « situé en bord de Seine sur plusieurs kilomètres, entre deux faisceaux ferrés et une autoroute, le quartier des Ardoines dispose d’un véritable potentiel de développement économique et urbain. Il présente également toutes les caractéristiques pour la création d’une plate-forme fluviale, alternative durable et efficace au transport routier pour les matériaux, déblais et autres marchandises, une fois les nouveaux quartiers construits et les anciens rénovés ».
Privilégier une mixité des usages
Selon une étude de faisabilité menée par l’EPA Orly Rungis-Seine Amont, de septembre 2013 au printemps 2014, le projet de port urbain se répartit en trois zones d’implantation différentes en bord du fleuve (voir illustration). La « pointe EDF », d’une surface de 1,5 ha, offrira un quai à usage partagé utilisable pour plusieurs chantiers de déconstruction/construction comme pour les entreprises du territoire. Une fois la centrale thermique EDF démantelée, il pourrait proposer le déchargement de colis lourds, de conteneurs, un poste de transit et un bâtiment dédié à la logistique. Le terrain « Fusillés », d’une surface d’environ 1 ha, accueillera des activités industrielles liées aux matériaux de construction et probablement une déchetterie urbaine utilisant la voie d’eau. La friche « Arrighi », d’une surface de 5,3 ha, sera une plate-forme de transbordement fluvial pour l’évacuation des terres excavées des tunneliers de la SGP, pendant toute la durée du chantier de réalisation de la future ligne 15 du métro du Grand Paris express. Les activités portuaires sont amenées à être pérennisées sur les deux premiers sites tandis qu’elles se termineront sur le troisième avec la fin des travaux de la ligne 15. Les infrastructures portuaires seront à vocation partagée, c’est-à-dire permettant une mixité des usages entre la logistique urbaine et les loisirs en bord de Seine pour les riverains. La décision de création d’une plate-forme fluviale aux Ardoines « s’inscrit dans les objectifs du Grenelle de l’environnement qui prévoit le développement du transport fluvial, mode alternatif à la route et respectueux de l’environnement, porté par Ports de Paris dans le cadre de sa mission », indique le communiqué de presse. Des entreprises des Ardoines comme EDF, Air Liquide, Sanofi ou Stef, auraient exprimé leur intérêt pour ce projet afin d’intégrer le transport fluvial dans leur logistique.
Préciser le projet par des études
Après la confirmation de l’intérêt du port urbain, de ses différents usages, de la validation des futures implantations possibles, l’avancement du projet revient maintenant à Ports de Paris. Cet établissement va engager un travail d’expertise et de préfiguration du projet en lien avec les autres partenaires. Ces études ont pour objectif de préciser le projet dans ses dimensions techniques, économiques, architecturales et paysagères. Sachant que « l’intégration urbaine du port, la préservation du patrimoine industriel du site et le maintien de la diversité des usages de la Seine seront des enjeux forts du projet ». Le résultat de ces études de préfiguration est programmé pour la fin 2014. Des études techniques, économiques et de définition du projet architectural et paysager devraient suivre en 2015. Le démarrage de l’évacuation par la voie d’eau des terres du chantier de la ligne 15 du métro est prévu à partir de 2016. La réalisation du quai à usage partagé sur la pointe EDF et l’aménagement du port urbain industriel destiné aux matériaux de construction sur le terrain des Fusillés est envisagée pour 2017. Le port urbain devrait être totalement opérationnel en 2018.
Un port urbain lié au projet du Grand Paris
La création d’un port urbain aux Ardoines, au sud-est de la capitale, s’inscrit dans le cadre du schéma directeur d’évacuation des déblais de la Société du Grand Paris (SGP) pour le projet du Grand Paris express. L’objectif est d’établir une logistique durable en privilégiant les modes alternatifs à la route. La SGP a choisi de s’appuyer sur l’expertise de Ports de Paris, aménageur portuaire et gestionnaire de plus de 70 ports urbains en Île-de-France, avec lequel elle a signé une convention relative à l’utilisation du transport fluvial pour les chantiers de construction du réseau de transport public du Grand Paris express. Les projets de travaux pourraient produire entre 20 Mm3 et 30 Mm3 de terre. Pour les évacuer, l’usage de la voie fluviale sera privilégié partout où cela sera possible. En plus de l’exploitation du réseau portuaire francilien existant, le schéma d’évacuation prévoit la création de quatre points majeurs de transbordement: l’Île de Monsieur (92), les Grésillons (92), Aubervilliers Canal (93) et les Ardoines (94). Ce dernier devrait permettre le transport fluvial de 1,2 Mt de terre, évitant ainsi l’équivalent de 50 000 camions sur les routes de ce territoire pendant les travaux de la ligne 15.