L’Égypte envisage de creuser « un nouveau » canal de Suez

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Le 5 août, le président de l’Égypte Abdel Fattah al-Sissi, a confirmé le lancement du creusement « d’un nouveau canal de Suez », 145 ans après l’inauguration de cette voie maritime de 193 km reliant les mers Rouge et Méditerranée. Le projet présenté par le président égyptien, élu en mai 2014, doit doubler la voie maritime actuelle sur 37 km mais aussi l’élargir et l’approfondir sur 35 km. Il est prévu d’utiliser plus de 75 000 m2 de terrains jouxtant le canal pour des activités industrielles et/ou logistiques (voir encadré). La construction de ports et de routes fait aussi partie du projet. Pour Mohab Memesh, chef de l’Autorité du canal de Suez, « le projet devrait fournir un million d’emplois et faire de l’Égypte un centre industriel, logistique et marchand ».

L’objectif du projet est d’augmenter la capacité du trafic de cette voie maritime, l’une des artères fondamentales du commerce international. « Quelque 16 600 navires ont emprunté le canal en 2013 pour un revenu annuel de plus de 5 Md$ pour l’Égypte », précise l’AFP. Les travaux prévus doivent améliorer la fluidité du trafic, notamment dans les zones où les navires ne peuvent se croiser, et ainsi réduire l’attente lors du passage. Il s’agit aussi d’adapter le canal à des navires de plus en plus grands, dotés de tirants d’eau toujours plus élevés.

Plusieurs incertitudes

Les travaux vont être conduits par « 17 compagnies privés égyptiennes sous la supervision de l’armée », a indiqué Abdel Fattah al-Sissi dans un discours. Le coût de la réalisation de ce « nouveau canal de Suez » serait compris entre 3 et 4 Md$, selon différentes sources, les autorités égyptiennes demeurant évasives sur ce point. Le temps des travaux apparaît aussi variable. Le président égyptien a déclaré: « Peu importe ce qu’il faudra faire, ce projet doit être achevé dans un an. C’est ce qu’attendent les Égyptiens. » Les travaux pourraient durer plutôt trois ans. À partir de 2023, le « nouveau canal » pourrait apporter une rente annuelle d’environ 13 Md$ avec un passage de 97 navires par jour au lieu de 49 actuellement et un temps d’attente passant de 11 h à 3 h. Cette annonce d’Abdel Fattah al-Sissi reprend une idée lancée par son prédécesseur Mohamed Morsi, destitué et emprisonné en juillet 2013. Celui-ci bénéficiait alors pour son projet d’un financement du Qatar. Ce pays serait désormais remplacé par l’Arabie saoudite.

La Russie pourrait participer au projet

Pour son premier déplacement à l’étranger après son élection en mai, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a choisi de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine le 12 août à Sotchi. À cette occasion, les deux présidents ont échangé sur le commerce et l’économie dans le contexte des sanctions décidées par Washington et Bruxelles à l’encontre de Moscou. Dans ce contexte, Le Caire a invité Moscou à participer aux travaux d’agrandissement du canal de Suez, annoncés début août. La Russie pourrait plus particulièrement investir dans les sites prévus le long du canal voire gérer avec l’Égypte un espace de libre-échange. Dans ces zones, il est prévu d’implanter des chantiers navals, des usines de construction de conteneurs ou de matériel industriel, d’assemblage de voitures, etc. La Russie pourrait participer à toutes ces activités nouvelles le long du futur canal. Les deux dirigeants prévoient aussi d’accroître leur coopération dans le secteur de l’énergie, notamment concernant la production d’hydrocarbures.

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