En 2013, 332 Mt ont été transportées au total sur le Rhin, en tenant compte des résultats constatés sur la partie néerlandaise du fleuve, a indiqué la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), dans un communiqué publié à l’occasion de sa session plénière de printemps, le 16 juin. Avec ce tonnage, « le transport de marchandises sur le Rhin maintient sa légère tendance à la hausse, constatée depuis deux ans », continue la CCNR. Après les baisses enregistrées en 2008, 2009 et 2011, la tendance apparaît de nouveau positive avec des taux de croissance en progression de 1,6 % en 2012 à 2,5 % en 2013. « Malgré l’effet de la crise financière et économique de 2009, le taux de variation moyen de l’activité transport de marchandises sur le Rhin apparaît également en augmentation entre 2004 et 2013 (+ 0,7 %) », se félicite la CCNR. En 2013, la navigation rhénane se caractérise toujours par une prédominance du transport des marchandises sèches en vrac avec une part de 67 %, soit 130 Mt. Le transport de marchandises liquides en vrac représente 25 % du trafic, soit 48,1 Mt. Ces deux segments de marché du transport de marchandises sur le Rhin ne parviennent toutefois pas encore à retrouver leurs niveaux d’avant la crise économique de 2008-2009. De leur côté, en 2013, les conteneurs atteignent une part de 8 %, soit 15,3 Mt, en progression de + 4 % par rapport à 2012. La navigation rhénane dépasse pour la première fois le seuil des 2 MEVP. L’année 2013 apparaît ainsi plutôt satisfaisante sur le Rhin en ce qui concerne les trafics.
Des unités vendues plutôt que déchirées
La situation de la flotte et des taux de fret se révèle plus contrastée. « L’évolution de nouvelles constructions de navigation à cale sèche s’est encore ralentie pour 2013, relève la CCNR. La surcapacité persistante dans ce secteur et la stagnation des taux de fret peuvent expliquer ces résultats et le faible engouement pour l’investissement. » Le tonnage retiré du marché par des déchirages est resté très faible pour la flotte de navigation à cale sèche. Du côté de la cale citerne, en 2013, le nombre de nouvelles constructions a atteint 45 bateaux à double coque, soit un niveau à peu près identique à celui de l’année précédente. Les bateaux à double coque représentent actuellement environ 75 % de la flotte des bateaux-citernes en Europe occidentale. « Des études font apparaître que la surcapacité actuelle de la navigation citerne, exprimée en tonnage, est plus élevée que celle des bateaux à simple coque subsistants », précise la CCNR. Le passage de la simple coque à la double coque a donc dû donner lieu à des investissements excessifs. Le tonnage retiré de ce marché résulte moins de déchirages que de ventes à destination du bassin danubien et de l’outre-mer, estime la CCNR.
Concernant les bateaux de croisière, un taux élevé de nouvelles constructions s’est maintenu, avance la CCNR. En 2013, les taux de fret ont enregistré une légère hausse pour la navigation à cale sèche comme pour la navigation à cale citerne. Cette croissance s’est avérée toutefois assez limitée et n’a pas donné lieu à une progression significative du chiffre d’affaires, notamment en raison des niveaux d’eau relativement élevés du Rhin. Les perspectives aussi bien pour 2014 que 2015 indiquent qu’une croissance des quantités transportées devrait à nouveau se confirmer. Toutefois, cette dynamique positive est atténuée par une surcapacité qui perdure et par la stagnation des taux de fret. « Pour qu’une amélioration durable du chiffre d’affaires puisse être constatée, une augmentation plus nette des quantités transportées est nécessaire », conclut la CCNR.