La nécessité de modernisation du fret ferroviaire a été l’objet de discussions lors de la conférence du Cercle pour l’optimodalité en Europe (COE) qui s’est tenue le 20 juin. « La situation n’est pas bonne pour le fret ferroviaire qui ne cesse de décliner », a déclaré Jacques Rapoport, président de Réseau ferré de France (RFF), au cours de la conférence du COE. Les volumes et les parts de marché diminuent. La part du fret ferroviaire ne représente désormais que 5 % des modes de transport de marchandises en France, un taux bien bas par rapport à ceux qu’atteignent le Benelux (20 %) et l’Allemagne (jusqu’à 40 % dans certaines zones). Ce faible engouement des chargeurs qui se tournent plutôt vers le service routier n’est pas lié au prix mais à la qualité, selon Jacques Rapoport. Depuis quelques années, le réseau traverse une phase de travaux très importants et très consommateurs de capacités ferroviaires: « Il est impossible de faire 1 000 km sans tomber sur des travaux », explique-t-il. Les travaux nocturnes devraient encore durer entre 15 et 20 ans. La traversée de Paris représente également un frein au transport ferroviaire: « Lorsqu’on amène du fret jusqu’à Paris avec des trains de 700 m, une fois arrivé dans Paris, il est impossible de diviser et d’aller dans Paris », souligne Jean-Michel Vincent, chargé de projet sur les gares d’Île-de-France. Néanmoins, depuis avril 2012, la remise à niveau du réseau commence à améliorer la situation. Le fret ferroviaire demeure compétitif sur les grandes distances et la demande reste forte, notamment pour le transport de céréales. Les ports représentent par ailleurs un gisement de développement considérable pour le fret ferroviaire. La bonne solution pour Jacques Rapoport réside surtout dans la modernisation et les innovations technologiques – afin d’avoir des trains de fret plus performants – et non dans les subventions.
Pré & post acheminement
Multimodalité: le fret ferroviaire peine à se moderniser
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