Avec un tonnage manutentionné établi à 27 Mt en 2013, le port de Québec accuse un sérieux recul. En 2012, le volume s’élevait à 33,1 Mt. Le p.-d.g. de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, s’est toutefois voulu rassurant lors de la réunion publique annuelle de bilan du 14 mai. Après avoir rappelé le caractère exceptionnel de 2012 (+ 14 % par rapport à 2011), il a indiqué que les volumes observés en 2013 restaient proches de ceux des années « normales » (29 Mt en 2011, 24,5 Mt en 2010). Avec un bénéfice net de 5,24 Md$ (3,58 M€), 2013 est la 4e année la plus rentable de toute l’histoire du port.
L’APQ a toutefois émis quelques hypothèses pour comprendre ce recul du tonnage. Trois raisons sont évoquées. La fermeture de la raffinerie Valero pendant deux mois pour entretien a impacté le nombre de pétroliers. L’abolition de la Commission canadienne du blé (CCB), voulue par le gouvernement fédéral, a impliqué une restructuration du secteur qui s’est traduite par une diminution du trafic de céréales. Enfin, l’hiver particulièrement rigoureux cette année (le plus froid depuis 20 ans) a reporté le passage de certains navires à 2014.
Pour renouer avec les chiffres records de 2012, l’APQ voit l’Accord économique et commercial global (AECG) de libre-échange Canada/Union européenne comme un relais de croissance considérable. Qualifié par la presse nationale comme « le plus important accord commercial de toute l’histoire du Canada », ce partenariat, qui doit entrer en vigueur en 2015-2016, ouvrira un accès privilégié à un demi-milliard de consommateurs européens.
Dans cette attente, l’APQ a placé 2013 sous le signe du développement durable et de la réduction de son impact environnemental en vue d’une « réconciliation » avec les habitants. Les investissements de 20 M$ (13,7 M€) ont servi pour partie à la mise en place de capteurs de poussières et de canons à eau dans le secteur de Beauport pour humidifier les stocks de vracs solides afin d’en limiter les poussières. L’administration a également mis en place une « ligne environnement » pour permettre aux citoyens de signaler tout incident.
Un autre investissement majeur d’Arrimage Québec s’inscrit dans cette volonté de développement durable avec la mise en place, dans le secteur de l’anse au Foulon, d’un terminal de granules de bois permettant de réaliser des opérations à couvert. Son entrée en fonction interviendra à l’automne 2014.