Le port de Montréal mène une politique de diversification de ses trafics pour revenir sur son retard après la légère baisse enregistrée en 2013. Michel Lessard, président du CA de l’APM (Administration portuaire de Montréal), a qualifié 2013 de « bonne année » malgré un trafic en baisse de 0,9 % à 28,15 Mt. Sur ces 28,15 Mt manutentionnées en 2013 (contre 28,42 Mt en 2012), 11,9 Mt, soit 42 % du total, représentent les marchandises conteneurisées (− 1,1 %). 6,6 Mt entrent dans la catégorie des vracs solides, en hausse de 0,2 %. Les céréales ont toutefois accusé une baisse de 14,1 % (2,6 Mt) du fait de la grande disponibilité de navires sur la côte Ouest. Les vracs liquides ont atteint pour leur part 9,5 Mt (− 1,8 %) avec l’essence et le gasoil en 1re et 2e place des produits les plus importants en volume. Le solde de 159 677 t représente les marchandises conventionnelles. Elles ont progressé de 22,7 % en 2013 grâce à la forte augmentation des volumes de produits métallurgiques (+ 302 %) majoritairement destinés à l’industrie automobile. Cette légère baisse de volume global du port s’explique essentiellement par le ralentissement économique des marchés européens et nord-américains.
Pour redresser la barre et éviter que cette mauvaise conjoncture ne pèse trop sur son propre devenir, l’APM a maintenu sa politique de diversification visant les marchés à forte croissance. Le port se tourne vers le Moyen-Orient, l’Asie, la Méditerranée, l’Amérique latine et l’Afrique. Faisant feu de tous bois, il a largement diffusé son ambition sous forme d’un slogan: « Commercer avec le monde ». Pour réaliser cette ambition, l’Autorité portuaire de Montréal a présenté ses vastes chantiers menés en 2013 pour une somme record de 55 M$ (37 M€). Du côté des conteneurs, l’APM a réaménagé ses terminaux de Viau et de Maisonneuve pour un montant total de 39,26 M$ (28,9 M€) auquel Transports Canada a contribué à hauteur de 15,1 M$ (10,3 M€). Leur capacité est passée de 1,5 MEVP à 1,7 MEVP (+ 13 %). 2013 a également vu le port accueillir ses sept premiers post-Panamax dont la navigation est devenue possible dans le chenal du Saint-Laurent grâce à la mise en place d’une navigation électronique. La garde côtière autorise désormais des navires d’une largeur maximale de 44 m dans le tronçon Québec-Montréal de la voie navigable du Saint-Laurent (contre 32,1 m précédemment).
Enfin, au chapitre logistique, on retiendra la collaboration entre l’APM, le ministère des Transports du Québec et la Ville de Montréal autour d’un projet d’amélioration de l’accès au port. La construction d’une rampe de sortie sur l’autoroute 25 permettra aux camions d’atteindre directement l’entrée. Le ferroviaire n’est pas en reste avec l’adoption du logiciel Rail Manager de gestion des trains et l’installation de deux antennes permettant d’identifier électroniquement chaque wagon à son passage afin de réduire le risque d’erreur de la prise de données manuelle.
Autant d’investissements qui devraient permettre au port de maintenir son attractivité pour qui entend toucher les 40 millions de consommateurs de son hinterland à 24 heures de route, voire les 70 millions à 48 heures de route.