Céréales: La Pallice s’en sort très bien malgré un manque de protéine

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Les quantités étaient bien là et la dernière campagne au départ de La Pallice fait partie du top 3. Elle a pu répondre à ses clients traditionnels et conserver les plus récents. Malgré une qualité atypique.

La campagne qui s’achève n’a pas été aussi fabuleuse que la précédente, mais pas loin. Les deux acteurs rochelais, Sica Atlantique et Socomac, ont présenté leurs résultats lors de la Bourse maritime agricole fin juin à La Rochelle. Les deux sociétés ont exporté respectivement 2,5 Mt et 1,35 Mt. Certes, ils n’atteignent pas les records de l’an dernier (4,7 Mt, alors en hausse de 42 % par rapport à l’exercice précédent), mais les chiffres de cette année sont quand même en augmentation de 18 % par rapport à ceux de 2011-2012.

« La campagne a été marquée par une gestion sensible due à l’hétérogénéité des lots, avec des taux de protéine plus faibles que d’habitude », a observé Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique. « Nous avons dû adapter nos marchés et nos silos pour servir nos clients traditionnels. » L’activité vers l’Afrique de l’Ouest et l’Algérie s’est maintenue et représente respectivement 30 % et 16 % des exportations de la Sica. De nouvelles destinations sont apparues, et notamment le Maroc qui a représenté 10 % de l’activité avec une forte demande en blé. Quant à l’Arabie saoudite, elle a maintenu sa demande sur les orges fourragères. Depuis quelques campagnes, les pays tiers ont tendance à être plus présents et représentent 80 %, voire 85 % des sorties, contre 70 % auparavant, et ce au détriment de l’Europe qui voit ses exportations diminuer en proportion.

Côté terre, le ferroviaire conserve une place importante dans l’acheminement des céréales vers la Sica, avec 30 % du trafic. Côté mer, le quai Lombard, après 18 mois de travaux, fonctionne à nouveau normalement depuis quelques semaines. La Sica retrouve ainsi ses 600 mètres linéaires et la possibilité d’accueillir des navires de plus de 100 000 t. Les grands navires se font de plus en plus fréquents. Sur 2013, une vingtaine ont accosté à La Rochelle, contre cinq les années précédentes.

Les bilans qualitatifs sont similaires pour la Socomac, Groupe Soufflet. La campagne qui s’achève fait partie des trois plus belles réalisées à La Rochelle. Jean-François Rabu, son directeur, a été lui aussi confronté à des problèmes de qualité, manque de protéine pour les blés, hétérogénéité des lots pour les blés durs. « Nous avons dû commercialiser selon trois grades, alors qu’un seul suffit habituellement. » En revanche, pour le maïs, le centre-ouest a été l’une des rares régions excédentaires et a d’autant mieux tiré son épingle du jeu. Pour l’acheminement, le ferroviaire monte doucement en puissance. Il représente aujourd’hui 12 % du trafic terrestre et devrait atteindre 17 % à court terme.

Jusqu’à présent, la Socomac chargeait les navires par brouettage et sauterelles de chargement mobiles. La société prévoit de construire un silo bord à quai sur Chef de Baie. Le projet devrait voir le jour dans les deux ans. Le nouveau silo abritera 60 000 t de grain.

Quant à la nouvelle campagne, « elle démarre sur les chapeaux de roues », a indiqué Vincent Poudevigne. « Orges et blés s’annoncent abondants et de qualité prometteuse. Quant aux blés durs, ils devraient être meilleurs que l’an dernier. » Les premières orges de brasserie réceptionnées par la Socomac affichent des taux de protéine de plus de 10 %, alors que ces mêmes taux n’avaient pas dépassé 9 % l’an dernier. « C’est de bon augure », se réjouit Jean-François Rabu.

La Bourse aux grains n’est plus, vive la Bourse maritime agricole!

Jusque là centrée sur les céréales, les rencontres annuelles de La Rochelle se sont aujourd’hui élargies à l’ensemble de la filière agricole, incluant aussi l’alimentation animale et les engrais. Les trafics de l’ensemble de cette filière représentent 5 Mt sur les 9,7 Mt du port dans son ensemble. Désormais, ce n’est plus l’instance portuaire qui organise seule ces rencontres mais une association spécialement créée pour les mettre sur pied. Elle réunit les différents acteurs concernés, Port toujours, mais aussi Union maritime, Groupe Sica Atlantique, Socomac Groupe Soufflet, BLP-SGMT et EVA.

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