Le partenariat signé entre VNF et la Région Île-de-France s’inscrit dans le cadre de la politique régionale de soutien au développement du fret et de la logistique urbaine. Le Parm vise le report modal de certains trafics vers le fluvial. Les régions peuvent s’associer au dispositif et apporter une contribution financière. La Région Île-de-France versera ainsi jusqu’à 2,5 M€ environ sur cinq ans dans des infrastructures fluviales. La Région vise ainsi à « soutenir les entreprises et à optimiser les bonnes pratiques ».
Le fluvial, un atout pour le Grand Paris
Le chantier du Grand Paris devrait être source de développement pour le transport fluvial. L’environnement et le désengorgement des grands axes étant au cœur du projet, les voies d’eau représentent une alternative non négligeable. Le chantier prévoit ainsi « un développement des modes de transports alternatifs à la route et l’utilisation la plus massive possible du fluvial, a déclaré Pierre Serne, vice-président de la Région Île-de-France en charge des transports. Il y a une capacité évidente du ferroviaire et du fluvial à remplacer les camions ». Les actions en ce sens sont de plus en plus importantes. Pour le financement de ce plan, la Région « comptait sur l’écotaxe » qui devrait être remplacée par le « péage de transit ». Pierre Serne se dit « optimiste » bien que cette nouvelle mesure ne pourrait apporter finalement que la moitié des ressources financières prévues. Le canal de l’Ourcq est également concerné par le chantier. Selon Jérôme Petitjean, directeur général adjoint du Conseil général de Seine-Saint-Denis, « environ 70 % des berges du canal de l’Ourcq pourraient être concernées par un projet d’aménagement ». Le Conseil général de Seine-Saint-Denis a posé quatre objectifs autour du canal: la consolidation des voies d’eau, le développement de la logistique, l’assurance d’une « mixité d’usage » permettant une alternance entre un usage de promenade et une infrastructure de transport fluvial. Le quatrième objectif est d’utiliser ces voies d’eau lorsque des chantiers sont en cours en Seine-Saint-Denis. Les déblais des travaux de la ligne 14 du métro à Saint-Ouen sont notamment acheminés par voie d’eau.
Le surcoût reste un frein au développement
Le fluvial en lui-même n’est pas très cher. En revanche, la manutention, nécessaire au moins à deux reprises, ajoute un surcoût considérable. L’une des solutions, selon Marc Papinutti, directeur général de Voies navigables de France (VNF), serait d’installer une partie de la logistique sur la barge. « Ce mode de transport ne se fera que si l’on est inventif », ajoute-il. Xavier Lascaux, président de l’Unicem région Île-de-France, prône la mise en place d’une chaîne afin que le coût soit réduit et soutient que « de nouvelles implantations et des accès à la source sont nécessaires ». « Depuis la réforme de 2008, les ports ne sont plus manutentionnaires eux-mêmes, déclare Alexis Rouque, directeur général de Haropa-Ports de Paris. Des quais ont néanmoins été refaits pour répondre à certains types de besoins. » Haropa-Ports de Paris travaille actuellement sur la mise en place d’un hôtel logistique qui permettra notamment le stockage dans la zone d’Austerlitz vers 2016.
Le BTP, premier client du transport fluvial
Le BTP est le secteur qui utilise le plus le transport fluvial. Ainsi, le groupe Lafarge a aménagé des quais en amont et en aval de la Seine pour le transport des granulats, des déblais ou du ciment. D’autres secteurs peuvent suivre, notamment sur le dernier kilomètre qui représente en moyenne 20 % du coût total du transport. La chaîne de distribution Franprix a opté pour le transport par voie d’eau et demeure la seule du secteur pour le moment. Ce mode représente pourtant un atout pour l’entreprise dont les produits arrivent par le quai de la Bourdonnais, l’accès dans la capitale par la route étant « compliqué » et « la zone autour de Paris embouteillée », selon Laurent Kamiel, directeur des flux de Franprix. Il déplore néanmoins que ce modèle économique ne puisse pour l’instant pas se passer de subventions. D’autres initiatives sont apparues sur les voies d’eau de la région, comme une déchetterie fluviale qui achemine les déchets jusqu’au site de Gennevilliers où ils sont recyclés.