Malgré les plaintes des opérateurs de secteurs qui réclament ponctuellement une remise en ordre des infrastructures et une réforme portuaire pour relancer la compétitivité, les moteurs de l’économie maritime sont en forme. Première constatation importante: côté cabotage et marchandises, un tiers du commerce – importations et exportations confondues – et l’équivalent de 230 Md€ voyagent par mer. Sur la base de ces données, le Centre d’études et de recherches du Mezzogiorno (SRM) affirme que la péninsule, devancée par les Pays-Bas et le Royaume-Uni, est bien ancrée sur la troisième marche du podium dans le hit-parade du trafic de marchandises avec 477 Mt dont 20 % de conteneurs chaque année. Toujours selon cet institut, ce chiffre est pratiquement invariable depuis 2005. La quote-part du transport maritime à courte distance en Méditerranée représente 37 % du trafic global en Europe. L’Italie là encore remporte le titre de leader, son trafic étant supérieur à celui de la France, la Grèce et l’Espagne réunies. Autre bonne nouvelle sur le front italien: malgré la crise, la péninsule a déplacé 10,1 MEVP de conteneurs l’an dernier, un chiffre équivalent au résultat enregistré en 2008, soit avant la crise.
Un réseau italien obsolète
« Nous sommes obligés de nous déplacer par mer à cause du manque cruel d’infrastructures terrestre adéquates. En d’autres termes, le réseau italien est obsolète par rapport au reste de l’Europe. Du coup, le réseau maritime est la solution la plus efficace et surtout, la plus économique, d’où la multiplication des ports et des infrastructures maritimes en Italie », analyse Michele Pappalardo, président de l’association Federagenti. Dans le Mezzogiorno, la région transalpine qualifiée de « ressource importante pour le cluster maritime italien », transitent 63 % des marchandises déplacées par voie maritime, et 40 % des entreprises, soit 2 700 sur 7 000, sont implantée dans le Sud. Enfin, 48 % des 477 Mt du trafic de marchandises déplacées l’an dernier ont été embarquées et débarquées dans les ports du Mezzogiorno. Sur le front du transbordement, SRM affirme que « le présent parle d’Afrique et plus notamment du Maroc » en raison du coût de l’emploi qui reste compétitif malgré une augmentation de 40 % durant les dernières années, par rapport à la zone Euro. Selon cet institut, le Maroc aurait débloqué cette année une enveloppe de 175 M€ pour investir dans ses infrastructures portuaires. Un chèque de 124 M€ aurait déjà été signé pour investir sur Casablanca.
Dernier point: la logistique qui, selon SRM, « symbolise les problèmes des ports italiens ». Malgré une position géographique avantageuse, le pays étant située au milieu de la Méditerranée et représentant l’un des premiers points d’accostage des navires en provenance de l’Orient, la péninsule est pénalisée par une bureaucratie excessive. L’une des raisons pour laquelle, le gouvernement et plus précisément le ministre des Transports et du Développement Maurizio Lupi, ont décidé de « dégraisser le mammouth ».