La Tanzanie est entrée dans la compétition pour prendre une part du marché de l’Afrique de l’Est. Elle a signé un accord avec la Chine pour la construction d’un port dans la ville de Bagamoyo, dans la région de Mbegani, à 75 km au sud de Dar es Salaam. La banque Exim (Export Import Bank of China) financera ce projet au travers d’un prêt à taux bas ou de prêts contre hypothèque. Ce projet, estimé à 11 Md$, devrait faire de Bagamoyo un port plus grand que ceux de Dar es Salaam et de Mombasa. L’objectif est d’attirer les trafics de la région. La première phase du port de Bagamoyo pourrait être opérationnelle en 2017 et sera construite par China Merchants Holding.
Ce port sera construit avec un tirant d’eau suffisant pour recevoir des navires de 10 000 EVP et au-delà, et disposer de terminaux rouliers et de marchandises conventionnelles. Il aura une capacité de 20 Mt quand Mombasa n’excède pas 600 000 t et Dar es Salaam 500 000 t. En outre, le projet prévoit la construction d’une route de 50 km et d’une voie ferrée de 65 km pour rejoindre le réseau ferroviaire tanzanien et se connecter à la Tanzania Zambia Railway.
Les Chinois espèrent gagner des parts de marché dans les minerais extraits depuis la Tanzanie, la Zambie et l’est de la république démocratique du Congo.
D’autres projets d’infrastructure sont à l’étude au travers d’un prêt à des investisseurs néerlandais. Il comprend un aéroport et une voie ferrée vers les pays enclavés de la région. Elle desservira le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et l’est de la république démocratique du Congo qui utilisent aujourd’hui le corridor entre Mombasa et Malaba. Selon les économistes, avec les grands travaux d’infrastructures dans la région, la Tanzanie pourrait devenir un hub régional avec ses quatre ports de Bagamoyo, Dar es Salaam, Tanga et Mtwara en 2017, quand le Kenya ne disposera que de deux ports à Lamu et Mombasa. De plus, la découverte de gisements de gaz au large de la Tanzanie pourrait renforcer les liens de ce pays avec la Chine.