En 2013, certains des plus gros acteurs du secteur n’ont pas perdu d’argent, une première depuis le début de la crise de 2007. Le rapport BRS y voit « un signe encourageant » bien que le « marché se cherche encore, toujours victime de surcapacité sur plusieurs de ses segments, avec des taux de fret sans tendance claire et des trafics en timide progression ».
La demande mondiale en produits chimiques est repartie doucement à la hausse. Le marché a été marqué en 2013 par une forte exportation des États-Unis de gaz de schiste vers l’Europe, où les taux de fret sont en augmentation, de même que vers le marché chinois où la demande en produits chimiques est toujours importante. La fermeture d’usines pétrochimiques en Europe, et l’augmentation régulière des volumes raffinés et pétrochimiques au Moyen-Orient à proximité des lieux d’extraction du pétrole brut, ont provoqué une hausse du trafic de produits raffinés au départ des pays du Golfe. Les volumes, en direction de l’Asie et de l’Europe, ont été davantage chargés sur les chimiquiers de grande taille. La cargaison est ensuite transbordée sur des caboteurs de plus petite taille pour le trafic intra-asiatique, notamment en Chine. Cette dernière, et dans une moindre mesure l’Inde, continuent à être de gros importateurs de produits pétroliers.
Renouveau des chartes parties à long terme
Le marché reste indécis avec des taux de fret restés relativement bas tout au long de l’année, bien qu’en légère augmentation par rapport à 2012. Les affréteurs ont continué à préférer charger leurs marchandises aux voyages plutôt qu’à long terme. Une nouveauté depuis le début de la crise s’est néanmoins dégagée: certains affréteurs se sont engagés de nouveau dans des chartes parties de plus long terme, soit en contrats d’affrètement, soit en affrètement à temps, pour des durées fixées à trois ans. Les auteurs du rapport BRS voient dans ce changement un signal probable d’une augmentation prochaine des taux de fret. Par ailleurs, les taux de contrats d’affrètement renouvelés entre + 3 % et + 7 % ont légèrement augmenté par rapport aux années précédentes. Pour les auteurs du rapport BRS, « le bilan 2013 autorise un optimisme mesuré pour l’année à venir », avec différents signes montrant que les taux de fret devraient augmenter dans les mois à venir. La flotte de navires chimiquiers est en cours d’ajustement. Une évolution à la hausse est envisageable au plus tard en 2015 en suivant l’évolution de navires qui tend à l’équilibre par rapport à l’offre.
La surcapacité perdure
La flotte reste en surcapacité même si peu de navires ont été livrés en 2013. D’une manière générale, les acheteurs sont restés prudents face à des taux d’affrètement plutôt bas et ont généralement attendu des ventes aux enchères ou des ventes forcées sous l’impulsion des banques. Au total, 152 ventes de petits pétroliers et chimiquiers ont été répertoriées, un « chiffre solide » et en progression de 15 % par rapport à 2012. Le rapport note que les livraisons de navires équipés de cuves en inox ont été particulièrement faibles durant la période de crise, l’investissement dans la construction de ce type de navire étant élevé. Malgré la surcapacité, le nombre de ventes à la démolition n’augmente pas, les vieux navires, déjà amortis, permettant de dégager des marges. Le carnet de commandes reste maigre mais la surcapacité du marché est telle que, selon le rapport, le rétablissement d’une forme d’équilibre entre vendeurs et acheteurs peut surtout venir d’une hausse de demande de transport.
Selon le rapport, le raffermissement de la demande de transports devrait être plus constant pour sortir de l’attentisme du marché qui pourrait prendre fin dès 2014 pour les grands affréteurs pétroliers et les traders. Par ailleurs, la tension devient palpable sur la disponibilité des navires les plus modernes, et le facteur déclencheur d’un grand appétit pour les périodes long terme « réside dans l’assèchement des livraisons en sortie de chantier qui, au regard du carnet de commandes, perdurera au moins jusqu’en 2016 ».
