À 18,5 Mt, le trafic global du Port autonome de Liège (PAL) présente une diminution de 3,87 % en 2013 comparativement à 2012. Le trafic de la voie d’eau montre le repli le plus important avec − 4,94 % suivi du rail (− 3 %), tandis que la route est étale (voir tableau). La situation du PAL reflète celle de la baisse générale du trafic observée en Wallonie en 2013 dans un contexte économique toujours morose, précise le communiqué de presse du port. L’activité fluviale à Liège en 2013 a également été pénalisée par une grève des bateliers au cours du premier semestre. Les trois filières les plus importantes en termes de trafic voie d’eau pour le PAL, à savoir les produits minéraux non métalliques, coke et produits laitiers, houille et lignite, apparaissent en recul. Il en va de même pour les produits carriers. À l’inverse, les produits chimiques, les produits de l’agriculture, les métaux gagnent du terrain. Surtout, le trafic fluvial de marchandises transportées par conteneurs, transitant par les terminaux dédiés du PAL Renory et Euroports, a progressé de 11 % pour atteindre 27 638 EVP. « C’est une performance très positive pour Liège alors que le trafic conteneurs a diminué à Anvers et Rotterdam, a souligné Émile-Louis Bertrand, directeur général du PAL. Cela signifie que le port dispose de son propre marché local pour les conteneurs grâce notamment à la présence de grands centres de distribution et aux actions en faveur du report modal. »
Une ère nouvelle
Le trafic de conteneurs devrait continuer à croître au cours des années à venir avec des développements prévus au terminal de Renory et la mise en service de la plate-forme multimodale Liège Trilogiport en octobre 2015. Avec Liège Trilogiport, le PAL prévoit un trafic conteneurisé supplémentaire estimé entre 160 000 EVP et 200 000 EVP. Dans ces conditions, les résultats de l’année 2013 signent la fin d’un cycle: « La phase à chaud de la sidérurgie, c’est révolu pour Liège. Il reste la phase à froid mais elle est beaucoup moins influente sur les trafics du port, a déclaré Émile-Louis Bertrand. Alors, 2014 pourrait être la première année d’une ère nouvelle avec une reconversion accentuée vers de nouveaux trafics, par exemple les déblais et les terres propres en plus des conteneurs. » L’optimisme est donc de mise à Liège avec des perspectives pour 2014 et au-delà largement positives. Ceci au moment même où la Wallonie et la Flandre célèbrent le 75e anniversaire du canal Albert (voir encadré), infrastructure fluviale ayant permis la naissance du PAL en le reliant au port d’Anvers et en le situant au plus près de trois voies navigables parmi les plus importantes d’Europe, le Rhin, l’Escaut et la Meuse.
75 ans du canal Albert: un lien logistique et un axe économique structurant entre Liège et Anvers
Le 30 juillet 2014, le canal Albert, infrastructure fluviale entre Liège et Anvers donc entre la Wallonie et la Flandre, fêtera les 75 ans de son ouverture à la navigation, neuf ans après le début des travaux lancé en mai 1930. Actuellement, le canal Albert, long de 127 km, permet des convois de 9 000 t pouvant atteindre 196 m de long sur 23 m de large, offrant un tirant d’eau de 3,4 m et un tirant d’air de 7,5 m. En 2013, 18,5 Mt ont été transportées sur ce canal, loin du record de 24,1 Mt enregistré en 2004. La crise économique et la fermeture de la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise sont les principaux facteurs de ce repli du trafic. « Le canal, c’est finalement bien plus qu’une simple infrastructure de liaison entre deux pôles. C’est surtout un vaste espace de développement économique » entre les ports de Liège, Anvers et Rotterdam, souligne un communiqué du ministère wallon des Travaux publics. « C’est sans aucun doute ce lien économique étroit entre le canal et le Port autonome de Liège qui a constitué l’élément moteur du développement de ce dernier et lui a permis de décrocher la place de troisième port intérieur européen. »
À Bruxelles, une situation contrastée
Avec plus de 6,6 Mt transportées par la voie d’eau au port de Bruxelles en 2013, le trafic total présente une croissance de 3 % grâce à la performance du trafic de transit (+ 24 %). « Ce regain du transit s’explique principalement par des augmentations de volumes en matériaux de construction et en denrées alimentaires et fait suite à plusieurs années de repli global des trafics avec la Wallonie », explique le communiqué de presse publié par le port. Toutefois, la progression globale de Bruxelles cache un recul du trafic voie d’eau de 6 % à 4,4 Mt. « En 2013, la diminution du trafic voie d’eau se remarque sur pratiquement toutes les filières de marchandises, à l’exception des produits pétroliers et chimiques, des denrées alimentaires », indique le port. Catégorie la plus importante pour Bruxelles avec plus de 50 % du trafic, les matériaux de construction affichent une diminution de 8 % en 2013. Avec 13 083 EVP, le trafic conteneurisé apparaît lui aussi en contraction (− 18 %), « affecté par un changement d’opérateur du terminal effectif depuis le 1er juillet 2013 ».