Voies navigables de France (VNF), gestionnaire du réseau fluvial français, a publié les résultats de trafic pour l’année 2013 par un communiqué de presse daté du 4 mars 2014. Avec près de 58,2 Mt, le trafic fluvial français a diminué de 0,4 % en 2013 par rapport à 2012. Avec près de 7,9 Mdt/km, il gagne 1 % en prestations. VNF met en avant cette progression en t/km en soulignant: « Cette croissance, même modérée, démontre la dynamique du secteur dans un contexte de contraction globale des échanges. » Cinq filières ont tiré le trafic vers le haut en 2013: les produits agricoles, les combustibles minéraux, les produits métallurgiques, les engrais et les produits chimiques (voir tableau). Les produits agricoles, deuxième filière la plus importante pour le mode fluvial en France, ont profité de la bonne tenue des exportations avec près de 5 % de croissance en t/km et 10 % en tonnes. Ils ont aussi bénéficié de la baisse continue du prix du blé dans un contexte de bonne campagne céréalière 2013-2013 et de qualité des produits, explique VNF. Toutes les autres filières sont en diminution, dont la première d’entre elles pour les voies navigables françaises: les minéraux bruts et les matériaux de construction avec un repli de 6,1 % en tonnage et de 3,1 % en prestations. « Le ralentissement du marché de la construction et le gel de certains grands projets d’urbanisme et d’infrastructures ont fortement impacté les livraisons » pour cette filière, précise le communiqué de presse. Sont également en diminution en 2013 les filières denrées alimentaires/fourrages et produits pétroliers. « Pour ces derniers, le développement du raffinage à la source impacte les importations de brut et, par conséquent, le transport fluvial. Cette baisse est toutefois en partie compensée par l’importation de produits raffinés, majoritairement encore transportés par la route », avance l’établissement. L’année 2013 montre aussi une contraction de la filière machines, véhicules et transactions diverses (− 7 % en tonnes et − 5,2 % en prestation) dans laquelle sont comptabilisés les trafics conteneurs. Ceux-ci sont donc également en repli en 2013, en lien avec « une mauvaise conjoncture internationale avec la fermeture d’une ligne régulière de transport fluvial de conteneurs dans le Nord, le départ de lignes maritimes Asie-Europe d’un port à l’autre, etc. », selon VNF.
Une belle performance sur la Moselle
Les cinq bassins du réseau fluvial français se répartissent avec, d’un côté, la Moselle et le Rhin en augmentation, de l’autre, la Seine, le Nord-Pas-de-Calais et Saône-Rhône en diminution. « La Moselle affiche le meilleur taux de croissance (+ 10,4 % en t/km) grâce à l’export et à trois filières en progression », note VNF. Celles-ci sont les combustibles minéraux, les produits agricoles, les minerais et déchets pour la métallurgie. La performance positive du trafic sur le Rhin (+ 9 % en t/km) est essentiellement liée aux denrées alimentaires, aux produits pétroliers et métallurgiques. Pour la première fois depuis 1998, le bassin de la Seine présente un repli (− 0,4 % en t/km) « dû à une baisse d’activité de la filière du BTP, qui représente plus de la moitié des trafics sur cet axe, et de la filière conteneurs, troisième secteur d’activité ». Les conteneurs sont victimes de la baisse des trafics dans les ports maritimes et du ralentissement global de la consommation, continue VNF. Le repli est toutefois modéré sur l’axe séquanien grâce à la bonne tenue des combustibles minéraux, des produits chimiques et métallurgiques ainsi que des produits agricoles. Le trafic sur le bassin du Nord-Pas-de-Calais est en recul de 0,9 % en t/km. Enfin, le bassin Saône-Rhône connaît une situation de baisse des trafics fluviaux (− 3 % en t/km) à cause de « performances modérées de la filière des matériaux de construction, principal contributeur des trafics ». Les hausses des filières combustibles minéraux, produits pétroliers, déchets métallurgiques et conteneurs n’ont finalement pas permis à Saône-Rhône de voir progresser son trafic global en 2013.
En Allemagne, un trafic fluvial en progression
Selon les données de Bundesverband des Deutschen Binnenschiffahrt (BDB), association des professionnels de la voie d’eau en Allemagne, le trafic fluvial a progressé aussi bien en tonnage qu’en prestation en 2013. Avec 227 Mt sur les voies navigables allemandes, le trafic a gagné 1,7 % en 2013 par rapport à 2012. Avec 60 Mdt/km, l’augmentation est de 2,2 % en prestations en 2013. Pour Georg Hötte, président de BDB, « ces résultats prouvent que la navigation intérieure est un mode de transport efficace, même au cours d’une année ayant connu des circonstances particulièrement défavorables avec des niveaux records de hautes eaux et des mouvements de grève des bateliers ». Pour Georg Hötte, les professionnels du secteur de la navigation fluviale allemande ont ainsi montré « leurs capacités à progresser quelles que soient les difficultés ». De son côté, la navigation fluviale a démontré « son potentiel de développement en tant que mode de transport d’avenir ».
En Belgique, des résultats en repli aussi bien en Wallonie qu’en Flandre
En 2013, le transport fluvial sur les voies navigables wallonnes a atteint 39,97 Mt, soit une diminution de 4,7 % comparativement à 2012. En prestations, avec 1,7 Mdt/km, le repli est de 2,6 %. La Direction de la promotion des voies navigables et de l’intermodalité de Wallonie (DPVN) précise que « l’essentiel de la baisse s’explique par de mauvais résultats pour trois filières: les minerais (− 32 %), les combustibles solides (− 27 %), les minéraux et matériaux de construction (− 6 %) ». De son côté, le trafic conteneur apparaît en progression en Wallonie avec 37 273 EVP soit un gain de 13 %. L’année 2013 a aussi été marquée par un mouvement de grève de la batellerie « dont l’impact peut-être évalué à quelques centaines de milliers de tonnes sur le mois d’avril », continue DPVN. Enfin, l’année 2013 a montré « deux visages contrastés », selon DPVN. Au cours du premier semestre, le tonnage fluvial transporté en Wallonie a affiché une baisse de 8 % par rapport au premier semestre 2012 alors que le second semestre régresse de 1 % « seulement » par rapport au second semestre 2012. « Mieux encore, continue DPVN, le quatrième trimestre 2013 est presque stable (− 0,7 %). Une évolution tangible vers le positif. » Pour DPVN, cela signifie que 2014 s’annonce sous les meilleurs auspices. De son côté, De Scheepvaart, gestionnaire du canal Albert et des canaux de Campine en Flandre, a annoncé un trafic en repli en 2013 avec 36 Mt, soit − 3,5 %. Il en va de même pour Waterwegen en Zeekanaal, gestionnaire du réseau de l’ouest de la Flandre dont l’Escaut, avec 31,65 Mt en 2013, soit − 0,5 % par rapport à 2012.
