Camions et navires en files d’attente, retard des appels d’offres pour les nouvelles concessions, dragage complexe, faible compétitivité des produits industriels brésiliens… Malgré ces nombreux points noirs, le port de Santos a réussi à tirer son épingle du jeu en 2013: selon les premières estimations, le complexe portuaire devrait afficher un trafic total de 114 Mt de marchandises, soit une augmentation de 9,4 % en volume. Le résultat est bien supérieur aux prévisions initiales qui tablaient sur 109 Mt. Les vracs solides, tirés par le négoce agricole, devraient enregistrer une hausse de 12,4 % et correspondre à 50 % du tonnage total. Les marchandises générales (conteneurs compris) devraient grimper de 8 % et représenter 35,9 % du volume global. Quant aux liquides, leur croissance est estimée à 2,9 % (soit 14 % du volume total).
De janvier à novembre, les principales marchandises embarquées se sont divisées entre le pétrole (21,6 %), le sucre (16,9 %), le soja (16,7 %) ou encore le maïs (15 %). Du côté des marchandises débarquées figurent les engrais (7,3 %), le gaz de pétrole liquéfié (38,3 %), le minerai (27,9 %) et le blé (16,9 %). Les opérations de conteneurs ont atteint 3,1 MEVP, tandis que le flux de navires a enregistré une baisse de 5,6 % (4 821 accostages) par rapport à la même période l’année dernière, ce qui confirme la venue de navires de tailles de plus en plus importantes. Sur cette même période, le port de Santos a assuré 25,7 % de la balance commerciale brésilienne. Avec des marges réduites, les exportations effectuées depuis le port de Santos ont atteint 56,9 Md$. En valeur, les principales destinations à l’export depuis Santos sont la Chine (8,7 Md$), les États-Unis (5,9 Md$) et l’Argentine (4,1 Md$). Les importations ont comme origines principales la Chine (10,5 Md$), les États-Unis (9 Md$) et l’Allemagne (5,9 Md$).
Les projections ont été revues pour l’année 2014 et visent désormais les 122 Mt. Selon Renato Barco, président de la Companhia Docas do Estado de São Paulo (Codesp) en charge de l’administration de Santos, cette prévision de croissance de presque 7 % en volume devrait être favorisée par le trafic de conteneurs. Les terminaux dédiés BTP et Embraport, qui ont démarré leur activité avec retard, seront alors censés tourner à plein régime, ce qui devrait générer une croissance à deux chiffres pour l’activité conteneurs. La Codesp prévoit une augmentation de 12,3 % sur ce chapitre, atteignant les 3,9 MEVP fin 2014.
Santos: un excédent commercial en perte de vitesse
Les résultats du port de Santos reflètent une tendance à l’échelle du pays. L’excédent commercial du Brésil a chuté de 87 % en 2013, à 2,561 Md$ (1,9 Md€ environ). Le chiffre récemment publié par le ministère du Commerce est le plus faible enregistré depuis 2000 et il se compare à un excédent de 19,396 Md$ en 2012. Comment l’expliquer? Trois raisons principales sont avancées: la baisse des prix des matières premières, la hausse des importations d’énergie et une moindre compétitivité des produits industriels brésiliens.
La détérioration de la balance commerciale brésilienne est inquiétante pour le pays. L’affaiblissement de la devise locale, le réal, pourrait accroître les pressions inflationnistes pesant sur le Brésil (l’inflation y a atteint 5,9 % en 2013).
Au cours de l’année 2013, les importations du pays sont restées soutenues, malgré la dépréciation du réal face au dollar. Elles ont atteint le chiffre record de 239,6 Md$ (+ 6,5 %). À titre d’exemples, les importations de carburant ont connu une hausse de près de 14 % en valeur, celles de biens intermédiaires de 5,8 %, et celles de biens de consommation de 3,2 %.
De leur côté, les exportations ont diminué de 1 %, atteignant 242,2 Md$. Celles de matières premières (qui constituent près de la moitié des exportations brésiliennes) ont souffert de la baisse des prix des produits de base. Par ailleurs, la compétitivité des exportateurs de produits finis brésiliens est faible: bien qu’ils bénéficient de subventions généreuses, ces derniers pâtissent des charges fiscales qui pèsent sur eux, du coût du travail élevé et d’infrastructures défaillantes.