Le volume de la récolte record prévue pour l’été brésilien 2013/2014 est de 196,6 Mt. Les estimations faites par la Compagnie nationale d’approvisionnement (Conab) prévoient une augmentation de l’ordre de 5,6 % par rapport à l’année précédente.
Le soja arrive en tête avec un total de 90 Mt à 95 Mt, selon les chiffres avancés par le ministre de l’Agriculture, Antônio Andrade. Pour rappel, le Brésil est le principal producteur mondial de soja. Parmi les principales céréales figurent également le maïs (79 Mt) et le blé (+ 24,9 % par rapport à la récolte 2012/2013). Des chiffres en hausse qui s’expliquent par l’augmentation des surfaces plantées et du rendement moyen des cultures. Ainsi, la production brésilienne de céréales aurait plus que doublé durant les deux dernières décennies, selon la Conab.
Mais la logistique, elle, n’a pas suivi le même rythme. Cette nouvelle récolte record devrait donc se heurter à des obstacles récurrents: embouteillages de camions sur les routes et à l’entrée des ports, stockage des grains au ralenti, infrastructures déficientes… En effet, le réseau routier, qui répond à 63 % des transports internes, est en mauvais état. Le réseau ferroviaire, segmenté, ne permet pas d’assurer de longues distances. L’exportation de productions agricoles se concentre dans les ports du sud et du sud-est du Brésil, ce qui crée des embouteillages monstres tous les ans. Les ports du Nord et du Nord-Est, bien qu’ils soient plus proches des marchés à l’export, manquent d’équipements ou sont difficilement accessibles. Le transport par voie d’eau, quant à lui, demeure marginal. D’après la Banque Mondiale, le coût de l’inefficacité des transports brésiliens correspondrait à 6 % du produit intérieur brut par an, soit 250 milliards de réals (l’équivalent de 75 Md€). De son côté, un producteur de l’État du Mato Grosso estime perdre 40 % de la valeur brute de son activité pour acheminer ses grains jusqu’aux ports du Sud ou du Sud-Est brésilien.
Durant les dix dernières années, le gouvernement a tenté d’injecter des investissements dans les infrastructures du pays, par le biais du Programme d’accélération de la croissance (PAC) et, plus récemment, du Programme d’investissement en logistique (PIL). Ces investissements, menés en partenariat avec l’initiative privée, devraient atteindre 290 milliards de réals (soit 87 Md€). Cependant, selon le gouvernement, il serait nécessaire d’investir 250 milliards de réals supplémentaires pour rendre l’ensemble véritablement efficace. Par ailleurs, de nombreux projets ont pris du retard. À commencer par le vaste plan de concessions, qui n’est pas encore passé à la phase de concrétisation.