Après plusieurs années de travail avec l’ensemble de la communauté portuaire havraise, l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep) vient de mettre en place, depuis le 3 mars, un système de prise de rendez-vous pour entrer et/ou sortir un conteneur par mode routier sur l’ensemble des terminaux portuaires du Havre. Cette date a été décidée en concertation avec les associations professionnelles parties prenantes du système, à savoir le Syndicat des transitaires (STH), le Groupement havrais des armateurs et agents maritimes (Ghaam), le Groupement des employeurs de main-d’œuvre (Gemo), les transporteurs routiers (le Grap, la FNTR, l’OTRE) et le Grand port maritime du Havre (GPMH). L’Umep s’est appuyée sur le savoir-faire de Soget pour développer l’application communautaire qui a pour but de fluidifier le trafic sur les terminaux. La pratique de rendez-vous, qui a déjà fait ses preuves dans le monde de la grande distribution, est relativement simple: dès que le transporteur a confirmation que son conteneur répond à toutes les formalités administratives pour pouvoir entrer ou sortir d’un terminal, un rendez-vous est pris dans une tranche horaire préalablement fixée. Ces changements d’habitudes devraient impliquer une certaine adaptation pour les 2 500 poids lourds qui sont traités chaque jour. Une charte devrait être signée officiellement à la fin du mois de mars. D’ici là, la période de test aura permis d’affiner le fonctionnement du système.
Rendez-vous: l’Organisation des transporteurs routiers européens émet des réserves
Si l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) reconnaît que le système apporte une amélioration certaine, elle émet cependant des réserves car le système implique selon elle une planification des mouvements et donc une certaine rigidité qui risquent de nuire aux transporteurs, notamment aux plus petites entreprises. L’hypothèse par exemple d’un retard indépendant de la volonté du conducteur (de type crevaison ou embouteillage) est un scénario qui doit être pris en compte, selon l’organisation. L’OTRE réclame également l’élargissement des plages horaires actuelles. Elle se dit favorable pour un accueil des camions sur les terminaux dès quatre heures du matin contre six ou sept heures du matin aujourd’hui. Toujours pour l’OTRE Normandie, il est nécessaire de prendre en compte les variations de flux des camions certains jours (mardi et mercredi) et dans certaines tranches horaires (13 h/16 h) en mettant du personnel de manutention et des moyens matériels supplémentaires pour éviter la saturation du système. Sans moyens concrets supplémentaires, l’OTRE Normandie se dit prête à ne pas signer la charte commune qui valide le système, signature prévue pour la fin du mois de mars.