Grosse déception en Espagne. La reprise du trafic portuaire observée pendant la période 2010-2012 a laissé place à un repli de 3,4 % en 2013 à 445,4 Mt, et la perspective de retrouver le pic de 2007 (468 Mt), ratée de peu en 2012 (461 Mt), s’estompe. Le trafic de conteneurs recule de 1,3 % à 13,9 MEVP, sous l’impact d’une forte baisse du transbordement exprimée en boîtes (− 4,5 %, 7,3 MEVP), mais surtout en tonnage (− 8,4 %, 94,3 Mt). Ce phénomène s’explique par un détournement du trafic au profit des ports de Tanger ou de Sines (Portugal). Algésiras, seul port espagnol où le transbordement progresse (+ 5,5 %), coiffe sur le poteau Valence grâce à un écart de 10 000 boîtes et retrouve le leadership du trafic espagnol de conteneurs avec 4,3 MEVP (+ 5,5 %).
L’embellie des vracs solides aura été de courte durée avec une réduction de 9,3 % à 80,2 Mt, en raison de la baisse des entrées de charbon et de céréales. Les vracs liquides (− 1 %, 151,8 Mt) subissent le contrecoup de la crise, mais aussi de l’arrivée de gaz algérien par gazoduc. En revanche, le trafic ro-ro continue à bien se porter (+ 3,9 % à 44,8 Mt après+ 2,4 % en 2012 et + 3,7 % en 2011), grâce aux exportations de voitures neuves et à la bonne tenue des ADM (Gijón-Nantes, et reprise du trafic sur les lignes avec l’Italie).
En présentant ces résultats, José Llorca, président de Puertos del Estado, a insisté sur la nécessité de réduire les coûts des ports espagnols. Il a demandé un effort à l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique, tout en n’écartant pas une nouvelle baisse des droits portuaires perçus par les ports espagnols.