JOURNAL DE LA MARINE MARCHANDE (JMM): POURQUOI AVOIR ACCEPTÉ CE POSTE DE PRESIDENTE DU CONSEIL DE SURVEILLANCE?
EMMANUÈLE PERRON (E.P.): Je viens d’une famille de cheminots. J’ai effectué une partie de mes études à Boston, ce qui n’était pas courant dans les années 1980. Je suis rentrée dans le groupe familial ferroviaire TSO avant la fusion avec NGE, il y a trois ans. Toute ma vie, parallèlement à ma carrière professionnelle, je me suis consacrée à la collectivité. J’ai par exemple été juge au tribunal de commerce de Meaux pendant 14 ans. Je suis aussi vice-présidente de la Fédération nationale des travaux- publics.
Lorsque j’ai découvert le rôle du port du Havre dans le dispositif Haropa, j’ai tout de suite trouvé ça passionnant. Pour la composition du conseil de surveillance, c’est le ministère qui propose un certain nombre de personnalités, dont je faisais partie. Il m’a aussi suggéré de prendre la présidence du conseil. J’ai accepté, et j’ai été élue. Pour moi, c’est un nouveau défi de chef d’entreprise. Certaines personnes s’étonnent de voir une non havraise et une non « portuaire » à la tête du conseil. Je peux le comprendre. Mais pour moi, Le Havre dépasse l’enjeu local ou régional. C’est un port d’une envergure nationale et internationale. Et puis, un autre regard, ça peut être intéressant.
JMM: COMMENT PERCEVEZ-VOUS VOUS LA PLACE DU PORT DU HAVRE?
E.P.: Le Havre a toute légitimité à devenir un port européen de premier rang. C’est à nous de jouer. Le Havre doit être le moteur de la croissance car c’est un acteur important pour la balance commerciale française. Nous sommes dans un secteur très concurrentiel mais les atouts sont là. Il y a la position géographique, l’accès nautique, les infrastructures. Mais attention, il ne faut pas louper le train car c’est maintenant que les choses se jouent.
JMM: QUELLE EST AUJOURD’HUI VOTRE PRIORITÉ?
E.P.: Le plan stratégique sur lequel le conseil de surveillance travaille est quelque chose de primordial. Ce plan 2014-2019 doit être remis en avril. Ce sont des choses très concrètes. Le plan stratégique permet de faire un état des lieux, d’analyser les flux, les volumes d’activité et d’élaborer différents scénarios. Au Havre, il faut investir. Et cela nécessite l’engagement de tous. À nous de nous mobiliser. Je n’hésiterais pas à plaider la cause du Havre dans les ministères parisiens.
