Hong Kong n’en finit pas de s’inscrire dans la démesure portuaire. Déjà son port conteneurisé crève les performances en termes de nombre de conteneurs par mètre carré, mais son nouveau terminal à croisières revendique la première place dans le monde. Sur une longueur de 850 m de quais pour un terminal qui s’étend sur toute cette longueur, Hong Kong veut aussi jouer le rôle de plate-forme de la croisière. « Avec 2 km2 de superficie, nous sommes le plus grand terminal croisière du monde », répète à l’envi Jeff Bent, directeur du marketing de la société en charge de la gestion de ce terminal, WCCT. Lors de la construction de ce terminal situé sur l’ancien aéroport de Hong Kong, le gouvernement local a publié trois appels d’offres. Le premier a concerné l’architecture, le second la construction et le troisième la gestion opérationnelle du terminal. « Au total, ce terminal a mis trois ans à sortir de terre et devenir opérationnel », continue Jeff Bent. Il a coûté 8 MdHK$ (753,4 M€). Dès le mois de mars 2013, le premier navire y a escalé pour y réaliser les premiers essais, et le mois de juin a vu le premier navire pour des opérations commerciales. Au final, en 2013, le terminal a accueilli neuf escales. En 2014, les prévisions s’établissent sur un total de 26 navires et un doublement de ce chiffre en 2015, soit 52 escales. Dans son projet, l’opérateur du terminal prévoit que le point de rentabilité sera atteint dès la cinquième année d’opération. Selon les premières études, le marché de la croisière en Chine pourrait amener quelque 3 000 passagers par an en tête de ligne et environ un million de passagers en transit et tête de ligne. Pour cela, Hong Kong envisage le développement sur deux fronts: la croisière courte destinée aux acteurs locaux, qui tend à faire découvrir des destinations proches pour le shopping et pour des repas gastronomiques, d’une part. D’autre part, des croisières plus longues pour les marchés asiatique mais aussi européen, américain ou australien pour la découverte de l’Asie et son attractivité pour tout le mystère de l’Extrême-Orient. Pour cela, le terminal de Hong Kong plaide en faveur de la création d’un réseau de terminaux à croisières en Asie. « Outre notre terminal, Shanghaï et Tianjin disposent de terminaux. Il faudrait développer ce concept dans toute l’Asie du Sud-Est pour y développer cette filière. »
Outre le développement de la croisière, le terminal de Hong Kong fait aussi office de centre commercial. « À terme, nous pensons que nos revenus se diviseront à parts équitables entre la croisière et les redevances des magasins dans le terminal », argumente Jeff Bent. En effet, le terminal de Tai Khak dispose de 5 600 m2 d’espaces pour les magasins et les restaurants, y compris une chapelle pour y célébrer les mariages.