Il y a à peine deux mois, la société havraise de démantèlement de navires Gardet & de Bezenac Recycling brandissait la menace d’un recours en justice pour distorsion de concurrence. Un appel d’offres portant sur des navires de la Marine nationale lui a échappé au profit d’une entreprise belge. Parmi les arguments avancés par Gardet, un surcoût de 30 % pour les entreprises françaises qui respectent des normes strictes de désamiantage. Or ces règles seraient moins contraignantes en Belgique. Le conseiller général communiste (et ex-ACH) Jean-Louis Jegaden a porté cette affaire à la connaissance du ministre des Armées en décembre, déplorant notamment l’absence d’harmonisation des normes au niveau européen. Depuis toujours, Jean-Louis Jegaden est un ardent défenseur de la filière. Il estime notamment qu’un centre de déconstruction aurait toute sa place au Havre. Aujourd’hui, seule Gardet & de Bezenac Recycling représente cette activité mais ne peut la développer comme elle le voudrait faute de place. L’entreprise ne peut traiter des navires de plus de 130 m de long. « Il existe un vrai marché notamment pour les navires de la Marine nationale. C’est d’autant plus vrai qu’il y a peu de concurrence en France. L’État a lancé une consultation auprès des ports en France. Le Havre ne s’est pas positionné. C’est regrettable. Beaucoup estiment que cette filière pourrait nuire au Havre dans son image. Or nous avons toujours eu une tradition industrielle. » Jean-Louis Jegaden indique également que l’actuelle forme 7, qui n’est plus utilisée sur le port, pourrait être un outil adéquat pour accueillir des navires à déconstruire.
Ports
Un plaidoyer pour la filière de démantèlement des navires
Article réservé aux abonnés