Globalement, Ports normands associés enregistre une progression globale de 2,06 % à 4,8 Mt. Un résultat encourageant qui est principalement lié à la hausse du trafic des marchandises conventionnelles. Avec 1,05 Mt, ces trafics sont en progression de 40,9 % tirées par le pôle agroalimentaire et le charbon. Un résultat qui permet de franchir la barre du million de tonnes pour PNA, et surtout de battre son précédent record de 2007. Du côté de l’agroalimentaire, la bonne campagne céréalière réalisée sur Caen par la coopérative Agrial consolide la position du port dans cette filière. La campagne 2012/2013 a été d’une très bonne tenue dans l’ensemble des ports français concernés, mais Caen affiche la plus forte progression avec une hausse de 80 % de son trafic à 457 000 t. Il bat son propre record de 1999. Pour le directeur général de PNA, Jean-Michel Sévin, cette performance s’explique par un renforcement de la demande de blé à destination du Royaume-Uni et par une concentration des exportations sur les premiers mois de 2013, soit la fin de l’année calendaire, alors que la campagne 2013 a démarré dès la récolte finie. Caen a cumulé les avantages pour doper son trafic. Outre le trafic céréalier, c’est toute la filière du pôle agroalimentaire qui est tirée par cette performance. Les engrais, la nourriture animale et la mélasse ont suivi la même tendance.
Parallèlement à la performance des trafics céréaliers sur le port de Caen, Cherbourg a aussi participé à ce record en affichant une progression de 90 % à 263 807 t. Cherbourg accueille des navires de type Panamax et Handymax qui s’allègent dans le port du Cotentin avant de rejoindre le port de Rouen. Les marchandises sont ensuite reprises par des fluvio-maritimes qui relient le port de Cherbourg à Gennevilliers pour alimenter ensuite par barges les centrales thermiques d’Île-de-France. Cherbourg hub charbonnier, le projet mis en place Louis Dreyfus Armateurs pour alimenter les centrales thermiques britanniques, joue son rôle mais sur d’autres trafics. Avec les travaux actuels sur le chenal de la Seine jusqu’à Rouen et l’avenir incertain de certaines centrales thermiques en Île-de-France, ce trafic pourrait s’effriter au cours des prochaines années sauf à trouver de nouveaux débouchés. Le gestionnaire du terminal charbonnier, la CTV, créée par Louis Dreyfus Armateurs, cherche déjà de nouveaux trafics de vracs pour ce terminal. Elle cible les ferrailles et les déblais des chantiers parisiens pour les travaux du Grand Paris.
Le revers de la médaille qui a ralenti quelque peu la croissance des conventionnelles est à porter sur les trafics des ferrailles et des bois. Le contexte de la sidérurgie en France et de la consommation d’acier a fait plonger cette filière de 56 %. Quant aux bois exotiques, la conteneurisation devenant la norme, les trafics partent sur d’autres ports. « Nous devons travailler pour conserver nos opérateurs en trouvant de nouveaux trafics comme le petcoke, le sel, et surtout travailler sur la navette conteneurs avec Le Havre », a souligné Jean-Michel Sévin.
Le fret transmanche perd 5,2 %
Enfin, l’activité transmanche de PNA, qui représente 78 % du trafic total, a enregistré une année difficile. Le trafic fret a perdu 5,2 % à 3,7 Mt. En nombre de poids lourds, la diminution est de 5 % à 138 205 unités. La raison de cette baisse s’explique principalement par une modification de l’activité par Brittany Ferries vers le Royaume-Uni. La réduction du nombre d’escales du Mont-Saint-Michel et du Normandie depuis Ouistreham et la suppression du Normandie-Express ont pesé sur les résultats. Le retour du Barfleur à Cherbourg n’a pu compenser ces diminutions. Sur l’Irlande, la baisse de 7 % met un terme à cinq années de progression. L’Oscar-Wilde d’Irish Ferries ayant eu un arrêt technique de deux mois sans être remplacé explique cette diminution. Pour 2014, la direction de PNA reste optimiste. Le retour en flotte des navires, à l’exception du Normandie-Express restant sur Le Havre, devrait permettre de retrouver un niveau comparable à celui de 2011, les taux de remplissage des navires n’ayant pas baissé.