Pourtant, aucun constat ne valide cette hypothèse. « Par mauvais temps, la détection est inopérante, reconnaît Didier Saouzanet, chef de service pollution au Cross Corsen. Et dans les deux dernières semaines, la détection satellite n’a rien observé. » Ni flagrant délit, ni pollution orpheline. Aucun navire n’est relié au rejet illicite d’hydrocarbures en mer sur la zone Manche Ouest Atlantique, pour une centaine de signalements par an, dont un tiers pour des hydrocarbures. « Par une mer très formée, la nuit, avec un vent de 90 km/h, c’est plus facile, bien sûr. Mais une nappe de quelques microns d’épaisseur sera très vite brassée, éparpillée, note Lionel Delort, porte-parole du préfet maritime à Brest. Globalement, la lutte a fait d’énormes progrès et divisé par dix à vingt les procès-verbaux de délits en dix ans. » Les survols sont quotidiens sur la zone. Tous les deux jours, un avion des douanes se dédie entièrement à la vigilance antipollution des navires. Mais des épaves peuvent aussi relâcher des pollutions. « On est là pour dissuader et pour réprimer. Ce dispositif de police administrative est très efficace et la justice sévère: prison, amendes avec six zéros derrière. Les peines sont exemplaires, capitaines et armateurs savent qu’ils prennent d’énormes risques. En 2013, par exemple, on n’a relevé aucune infraction ».
Politique & réglementation
L’impunité des dégazages par gros temps: pas évident
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