Le rapport annuel du Bureau maritime international (BMI) sur la piraterie maritime, publié 15 janvier, totalise pour 2013 une baisse de 11 % des actes de piraterie à 364 incidents. Une seconde année de baisse. En 2012, la piraterie a accusé un repli de 41 %. Pour le BMI, organisme en charge d’inventorier ses actes, la piraterie en 2013 est descendue au même niveau qu’en 2007, une tendance encourageante. Globalement, ces actes ont touché directement 300 personnes. Un marin est décédé des suites d’une attaque et un autre est toujours disparu; 21 marins ont été blessés soit par des armes automatiques soit par arme blanche. En 2013, il reste encore 304 marins pris en otage (ils étaient 1 054 en 2009). Humainement, la piraterie demeure un danger pour les marins. Les mers de la planète restent dangereuses. Le BMI note la prise de 12 navires, 202 unités prises d’assaut, 22 qui ont fait l’objet de tirs et 28 attaques avortées.
Ces chiffres notent une tendance des actes de piraterie africains depuis les côtes somaliennes vers les eaux nigérianes, ivoiriennes, gabonaises et camerounaises. « Dans les eaux somaliennes et le golfe d’Aden, le nombre d’attaques de navires a significativement baissé en raison de la présence des forces navales armées », indique le rapport. L’organisme international alerte les autorités qu’il ne peut s’agir que d’une baisse conjoncturelle. « Tout changement ou relâche des forces navales dans la région pourrait relancer cette activité », souligne le capitaine Mukundan, directeur du BMI.
Un mort et 36 otages
Si, à l’Est, l’effet des forces navales semble enfin porter ses fruits, les eaux ouest-africaines se radicalisent. Dans la région du golfe de Guinée, la progression de ces attaques a atteint 19 % à 48 attaques. Ces forfaits seraient menés, selon le BMI, par des bandes organisées en provenance du Nigeria pour 31 de ces actes. Une montée en puissance qui a eu un coût humain puisqu’un marin est décédé et 36 autres ont été pris en otage. Les pirates prennent en otage les marins mais aussi déchargent parfois les marchandises (notamment le pétrole) dans d’autres unités pour les revendre ensuite sur le marché parallèle. Les Nigériens appliquent dans les eaux du golfe de Guinée ce que les Somaliens ont réalisé pendant plusieurs années, à savoir disposer d’un navire mère avec des esquifs pour attaquer plus rapidement et facilement des navires lents et chargés.
106 actes en Indonésie
En nombre d’attaques, ce sont encore les eaux indonésiennes qui restent les plus dangereuses. Avec 106 actes répertoriés, l’Indonésie rassemble à elle seule 40 % des actes de la planète. « La plupart des attaques dans les zones d’ancrage et dans les eaux indonésiennes demeurent des vols d’opportunité et ne peuvent en aucun cas se comparer à la situation africaine », souligne le BMI. Il reste que ces actes ont augmenté au cours des derniers mois et enregistrent au cours des dernières années une croissance continue. L’IMB travaille actuellement avec la police maritime indonésienne pour mettre en place des zones d’ancrage sûres et accroître le nombre de patrouilles dans ces zones. Dans les tendances enregistrées au cours de l’année 2013, le BMI note l’attaque de deux navires dans les eaux malaisiennes qui ont surtout constitué en des vols d’affaires personnelles des marins. « De telles attaques ne se sont pas manifestées depuis plusieurs années », indique le BMI.