Sénalia, la qualité et la massification comme mot d’ordre

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Dans son discours de clôture le président de Sénalia, Jean-Jacques Vorimore, a présenté la campagne céréalière 2012/2013 comme « une année difficile du fait de l’hétérogénéité de la récolte en termes de qualité ». Globalement, le groupe basé à Rouen s’en sort bien, avec un trafic global de 6,5 Mt, soit une baisse de 2,42 %. Les exportations de blé sont en diminution de 4 % à 3,3 Mt. « Nous avons perdu des parts de marché en raison de la belle performance des blés de l’hinterland de La Rochelle », a expliqué Laurent Martel, directeur général du groupe. Un autre élément en défaveur du groupe rouennais a été la décision du groupe de renforcer les critères de qualité. « Cette décision, prise le 6 août par notre conseil d’administration, a souligné le président, a consisté à exiger des blés avec un taux de protéines élevé. » Un choix stratégique que la profession a parfois eu du mal à comprendre, mais qui s’est révélé positif. Certes, le volume des exportations de blé accuse une baisse, mais « la qualité est la clé d’accès aux marchés », a insisté Jean-Jacques Vorimore.

La répartition du volume d’activité du groupe s’équilibre entre les exportations de céréales et les produits issus de la diversification. « Nous sommes sur une répartition à 50/50 », a déclaré Laurent Martel.

Le blé représente 69 % des exportations

Les exportations de céréales se font principalement sur le blé qui représente 69 % des volumes expédiés avec 2,2 Mt. Une baisse qui permet aux autres céréales de retrouver leur niveau normal. Les orges ont vu leur tonnage exporté se multiplier par deux, et notamment avec des expéditions vers l’Arabie saoudite. Les oléagineux sont atones et les protéagineux n’ont connu qu’une activité faible. Parmi les destinations de ces céréales, l’Algérie demeure toujours en tête avec un trafic de 1,2 Mt suivi par le Maroc avec 467 000 t, puis l’Arabie saoudite, la Tunisie, l’Égypte et Cuba. Au final, les pays tiers représentent 87 % des expéditions quand l’Union européenne pèse 13 %. Du côté des produits de diversification, le cacao enregistre une baisse de son activité. Le trafic cacao s’établit sur la campagne à 103 000 t, soit une baisse de 9,6 % au global. Le point positif sur cette filière a été la hausse de presque 100 % des expéditions de cacao à 60 000 t. Un secteur qui pourrait connaître des changements dans les prochains mois, puisque l’activité sacs de cacao a été arrêtée en 2013 avec la fin des livraisons pour Barry Callebaut, mais une compensation est probable avec les volumes croissants pour le groupe Cargill. La trituration affiche des volumes en hausse après une année 2011/2012 difficile. Au total, les volumes progressent de 7 % à 2,2 Mt. Si le tonnage des graines et des tourteaux augmente, les huiles accusent un repli au cours de la campagne et notamment en raison de mouvements sociaux. L’activité du sucre, avec le terminal Robust de Rouen, est stable aux alentours de 90 000 t alors que le marché a été hésitant au cours de la campagne. Dans cette activité, le groupe mène une stratégie de renforcement. Il a repris le terminal du Boulou, en partenariat avec Ecorail et Sogelia (filiale à 50/50 avec le groupe SHGT et Sénalia). « La demande en sucre devrait progresser dans les prochaines années. Déjà, la fin des quotas sur le sucre de betteraves en 2017 ouvre une nouvelle voie. De plus, des marchés comme le Brésil utilisent leur production de canne à sucre pour le bioéthanol. Ce marché a un potentiel dans un avenir proche », a souligné Thierry Dufour directeur de Sénalia Sica. Enfin, pour clore la revue de ces différentes activités de diversification, celle de bioéthanol sur le site de Lillebonne mène tambour battant sa reconversion vers la production de gluten. Le groupe souligne que les « nécessaires mises au point de démarrage n’ont pas permis d’atteindre le nominal de l’usine. Les premières tonnes chargées par voies maritimes l’ont été en fin de campagne ».

Faire le point sur les questions de tranport

Outre l’activité propre au groupe Sénalia, cette assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur les questions de transport. « C’est un élément essentiel de notre compétitivité, a insisté Jean-Jacques Vorimore. Tout ce qui peut être fait pour augmenter la part du fluvial doit l’être, et c’est pourquoi nous sommes fermement engagés dans le dossier de Seine Nord. » Jacques Villeneuve, président d’Euroseine, a rappelé que le projet est inscrit dans les priorités de l’Union européenne de 2014 à 2021. Philippe Deiss, président du directoire du Grand port maritime de Rouen, a aussi souligné la volonté du gouvernement de voir aboutir ce projet. Et Sénalia, dans ce concert, agit aussi pour créer sur Longuevoisin une plate-forme multimodale spécialisée dans les céréales. D’après Jacques de Villeneuve, « des décisions seront prises rapidement pour ouvrir le canal entre 2021 et 2022. Cela nous donne suffisamment de visibilité pour nous y préparer ». Et Philippe Deiss d’ajouter que cette échéance est aussi importante pour les ports d’Haropa que de se préparer pour les différentes filières.

Si le fluvial reste à un niveau régulier au cours des dernières années avec une part de 15 %, le ferroviaire reste à 10 %. Jean-Jacques Vorimore a insisté sur la nécessité de développer ce moyen de transport. « Nous aurons toujours besoin de la route mais il faut mettre des moyens considérables pour mieux relier la Région Centre à Rouen; 10 % de ferroviaire, c’est très insuffisant! »

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