« En l’absence d’offre de reprise de Mærsk Tankers France, la décision a été prise de cesser l’activité de cette filiale de Mærsk Tankers, division dépendant elle-même du groupe A.P. Møller-Mærsk », déclare Bruno Caillard, directeur de Mærsk Tankers France. Celui-ci précise que les négociations entre la direction et les représentants du personnel, aussi bien du comité d’entreprise que des organisations syndicales, sont en cours sur un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Bruno Caillard précise qu’aucun licenciement ne devrait être notifié avant la fin du mois de mai 2014. Le nombre de salariés concernés par le PSE chez Mærsk Tankers France s’élève à 96 personnes au total. Parmi eux figurent 78 navigants et 18 sédentaires travaillant au siège situé à Boulogne-Billancourt, en région parisienne. « Pour le groupe, la priorité est bien de mettre en place toutes les meilleures mesures possibles afin de faciliter le reclassement des salariés aussi bien en interne qu’en externe. Et si un reclassement interne n’est pas possible, de permettre un retour à l’emploi dans les meilleures conditions possibles en cas de licenciement économique », relève Bruno Caillard. Du côté de la Fomm-UGICT-CGT, Jean-Philippe Chateil indique que les demandes des représentants du personnel visant à améliorer les conditions du PSE doivent être revues par la direction de Mærsk Tankers avec un avis prévu au plus tard fin janvier. Le PSE de Mærsk Tankers France fait suite à un plan de départ volontaire organisé mi-2013. Par ce biais, 17 navigants ont déjà quitté ou vont quitter sous peu la filiale française dédiée au transport de brut et de produits pétroliers de l’armement danois. Si les lettres de licenciement pourraient commencer à partir courant mai, la cessation totale de l’activité de Mærsk Tankers France est programmée pour décembre 2014. Bruno Caillard indique que « cela est lié au contrat du navire Mærsk-Sandra qui prend fin seulement à cette date, et il est prévu de poursuivre l’exécution de cet affrètement jusqu’à son terme ». Les trois autres navires de Mærsk Tankers France (classe C) sont d’ores et déjà en vente.
Le surcoût du pavillon français
La fermeture de Mærsk Tankers France est la conséquence de la difficile situation économique du marché du transport de brut et de produits pétroliers, persistante depuis plusieurs années. La filiale française contribue de manière substantielle aux pertes de la division Mærsk Tankers. Alors que dans le même temps, le groupe commence à mettre en œuvre une stratégie de réorientation de son activité dans le secteur du transport de brut et de produits pétroliers. Il s’agit d’abandonner le transport du brut et de se concentrer sur les produits pétroliers (voir JMM no 4908/4909). Il y a aussi le surcoût du pavillon français et sa complexité, compensés un temps par les mesures fiscales du GIE maritime, désormais arrivées à leur terme pour tous les navires. Pour Jean-Philippe Chateil, la fermeture de Mærsk Tankers France est également à mettre en liaison avec le retard pris par l’État dans la décision de révision de la loi du 31 décembre 1992 portant sur l’obligation de pavillon français pour les approvisionnements pétroliers (voir page 12). Un opérateur français se serait manifesté pour reprendre l’activité de Mærsk Tankers France mais aurait conditionné son offre à la mise en place rapide d’une extension de cette obligation de pavillon aux produits pétroliers raffinés. Selon Jean-Philippe Chateil, « l’idée de reprise est toujours dans l’air mais reste subordonnée à l’avancement de la révision de la loi de 1992 ».