Les trois compagnies japonaises soulignent le rétablissement relatif de l’économie mondiale, portée surtout par les pays les plus développés, malgré une consommation encore faible. En Europe, l’économie a retrouvé une croissance positive pour la première fois depuis trois ans. Les économies émergentes, comme la Chine et l’Inde, ont ralenti par rapport au niveau atteint l’année précédente. L’économie japonaise en 2013 a de son côté montré des signes très positifs. La valeur du yen a été baissée après d’importantes mesures politiques monétaires et fiscales menées par l’administration du Premier ministre Shinzo Abe. Après près de deux décennies de déflation, le marché boursier de Tokyo a enregistré la plus haute croissance annuelle mondiale avec une hausse de 52 % sur 12 mois. Le secteur maritime japonais a suivi la tendance positive. Pour K Line, « les réorganisations structurelles, entreprises depuis 2012, font apparaître progressivement des résultats positifs, a déclaré Jiro Asakura, p.-d.g. du groupe dans la publication de ses vœux le 6 janvier. Nous avons réalisé des profits plus importants que prévus grâce à une réduction des coûts de soutes par la limitation de vitesse de nos navires ». Le p.-d.g. pense que les revenus de l’année 2014 devraient dépasser ceux enregistrés les deux années précédentes. K Line souhaite par ailleurs passer à une position « offensive » sur le marché très concurrentiel en entreprenant des « changements radicaux » dans sa stratégie. La compagnie a repris ses investissements en 2013 avec l’achat de huit navires écologiques pour le transport de voitures, trois méthaniers pour du transport de gaz naturel liquéfié (GNL) et enfin, pour le vrac sec, cinq Ultra Large Container Vessels (ULCV) de 14 000 EVP.
La surcapacité pèse toujours sur le secteur
Le secteur maritime a vu sa capacité de navires baisser légèrement et le fossé entre l’offre et la demande a commencé à rétrécir. Une tendance que Koichi Muto, p.-d.g. de MOL, préfère pondérer: « La surcapacité reste néanmoins encore très importante, et même si les taux de fret viennent à augmenter dans les années à venir, la hausse pourrait être invisible. En outre, un grand nombre de navires ont encore été achetés l’année dernière par des investisseurs spéculateurs. » La compagnie fait face, selon le p.-d.g., à un changement majeur dans le marché avec des signatures de contrats plus courts, le déplacement de la clientèle vers l’Asie ou encore l’entrée de nouveaux acteurs. Revenant sur l’accident d’un des porte-conteneurs de la compagnie, le Mol-Comfort, qui s’est brisé en deux en juin avant de couler, Koichi Muto déclare que les initiatives d’opérations de sécurité seront une priorité pour la compagnie. Avec l’objectif d’obtenir des contrats de longue durée et avec « peu de perspectives immédiates d’augmentation des prix » dans le secteur, le groupe va chercher à apporter des services supplémentaires à ses clients pour se démarquer de ses concurrents. MOL va par ailleurs investir dans le marché du LNG, « un secteur qui doit générer des profits stables sur le long terme ».
Du côté de NYK, la faible demande dans le secteur maritime pousse le groupe à renforcer ses autres activités, notamment la production de GNL, avec le développement de gisements de gaz naturel en Australie et d’une entreprise de gaz de schiste aux États-Unis. « Ces marchés assurent une grande profitabilité. La synergie qu’ils génèrent est conséquente et contribuera à la croissance du secteur du transport maritime de GNL. »