Principal complexe portuaire du Brésil et responsable du quart du commerce extérieur du pays, le port de Santos affiche 13 km de quais, près de 60 bassins, une superficie totale de 7,7 Mm2 et un flux de près de 5 600 navires en 2012. De janvier à septembre 2013, le complexe aurait assuré, à l’échelle nationale, l’exportation de 95 % du jus d’orange, 84 % de la viande bovine, 70 % du café en grain, 63 % du sucre de canne. Le revers de la médaille? Santos souffre de son gigantisme depuis plusieurs années déjà. Embouteillages monstrueux sur les voies d’accès, temps d’attente exagéré pour libérer les marchandises, bureaucratie excessive, autant de critiques et de points faibles qui nécessitaient une modernisation urgente.
Une récente étude produite par l’Institut de logistique et de supply chain Ilos place d’ailleurs le port de Santos à l’avant-dernière position parmi les douze principaux ports brésiliens. Selon Paulo Fleury, directeur d’Ilos, Santos est un port saturé qui opère à 100 % de sa capacité, alors que « le modèle nord-américain défend qu’un port doit opérer à 65 % de sa capacité maximale pour ne pas créer de désordres », souligne-t-il.
Les concessions, une nouvelle impulsion
Les nouvelles concessions portuaires, qui devraient justement débuter au Brésil avec les terminaux de Santos, pourraient donner une nouvelle impulsion au géant. Selon le modèle défini par l’Agence nationale des transports par voie d’eau (ANTAQ), Santos devrait passer par une large reconfiguration.
Onze nouveaux terminaux compris entre Macuco, Outeirinhos, Paquetá, Saboó et Ponta da Praia devraient être soumis à appel d’offres. L’objectif? Permettre une meilleure efficacité opérationnelle, augmenter le trafic marchandises tout en diminuant les tarifs proposés. « Nous sommes optimistes en ce qui concerne l’intérêt des investisseurs », avance Renato Barco, président de la Companhia Docas do Estado de São Paulo (Codesp). L’investissement prévu de la part des futurs concessionnaires est estimé à 1,39 milliard de réals (l’équivalent de 430 m€). Un montant qui devrait permettre d’atteindre 122 Mt transportées dans cinq ans (soit une hausse estimée à 17 Mt).
Les investissements les plus importants devraient se concentrer sur les terminaux situés dans la zone de Ponta da Praia, là où se situent les silos à grains. En 2012, le sucre, le soja et le maïs ont constitué les trois marchandises les plus exportées à l’échelle du port (soit 36,4 % du total à l’export). Sur ce seul segment, les investissements devraient être de l’ordre de 473 millions de réals (soit 146 M€). Concrètement, cela se traduira par une augmentation de la capacité actuelle de 14,7 Mt à 26 Mt. Au programme: réorganisation des stockages, amélioration des accès ferroviaires, etc.
Les terminaux dédiés au trafic de fertilisants, localisés à Outerinhos, devraient nécessiter 190 millions de réals d’investissement (soit 58 M€) afin d’acquérir de nouveaux équipements et augmenter la capacité de stockage (7,8 Mt contre 6,1 M aujourd’hui).
Concernant le trafic des vracs liquides (pétrole, sous-produits pétroliers et huiles végétales), l’intention est de dynamiser la structure actuelle à Alamoa. Pour ce faire, les terminaux inopérants devraient être réactivés, de nouveaux stockages seront bâtis et l’efficacité de l’actuel terminal de Barnabé sera dopée. Cela devrait représenter 304 millions de réals d’investissement (94 m€), et une hausse de capacité de 74 % (19,3 Mt contre 11,1 Mt actuels).
Pour le transport de la cellulose, un investissement de 420 millions de réals (130 M€) est prévu. Un nouveau terminal sera construit à Paquetá et un autre site fera l’objet d’une concession à Macuco, ce qui permettra d’atteindre les 5,2 Mt (soit une augmentation de la capacité de l’ordre de 194 %).
Enfin, les terminaux de Saboó, où prédomine le transport de véhicules, de conteneurs et de marchandises générales, seront également réorganisés. Le nouveau modèle prévoit un quai de 594 m de long. Il sera divisé en deux bassins: l’un sera utilisé en exclusivité par l’entreprise qui remportera l’appel d’offres, tandis que l’autre sera partagé par plusieurs opérateurs.
