Le port d’Itaqui, situé sur le littoral de l’État du Maranhão, affiche des records d’activité depuis deux ans. Le principal port de la région Nord-Nordeste, qui s’illustre aussi comme le second port du pays pour le transport de vracs liquides et le cinquième en termes de trafic, a enregistré une hausse d’activité de 12,87 % entre 2011 et 2012, selon l’Agence nationale des transports par voie d’eau (ANTAQ). Il représente ainsi le complexe portuaire public qui a connu la plus forte augmentation sur cette période, atteignant environ 15,7 Mt de marchandises (dont 30 % de vracs solides et 48 % de vracs liquides).
La tendance se poursuit d’ailleurs sur l’année 2013. De janvier jusqu’à septembre, Itaqui a déjà enregistré un total de 11,2 Mt et un record historique pour le seul trafic du soja (avec 2,9 Mt contre 2,7 Mt en 2012). Ce port multimodal assure le transport de marchandises variées: produits dérivés du pétrole, soja, maïs, cuivre, conteneurs, marchandises générales, fertilisants, charbon, ciment, riz, etc.
Une situation privilégiée
Ce bon classement à l’échelle du Brésil, Itaqui (qui compte d’ailleurs les terminaux privés Ponta da Madeira (Vale) et Alumar) le doit à plusieurs facteurs. Tout d’abord, sa position géographique, avantageuse pour les lignes reliant l’Europe, les États-Unis et l’Asie. « En comparaison avec les ports du sud et du sud-est du Brésil, on économise jusqu’à sept jours de voyage à partir d’Itaqui en direction des principaux ports du monde », assure Luiz Carlos Fossati, président de l’autorité gestionnaire du port (Emap, Empresa Maranhense de Administração Portuária). Selon ce dernier, la route Itaqui-Rotterdam est parcourue en à peine dix jours, tandis que la proximité avec le canal de Panama facilite beaucoup l’accès au marché asiatique.
Par ailleurs, l’État du Maranhão, qui connaît une augmentation de son import-export, dispose de bons accès, autant routiers (plus de 55 000 km) que ferroviaires, avec un maillage composé de Transnordestina Logística S.A (TLSA), d’Estrada de Ferro Carajás (EFC) et de Ferrovia Norte-Sul (FNS). Sans oublier la profondeur naturelle du port d’Itaqui (23 m) et une capacité de stockage généreuse (qui fait souvent défaut aux autres ports publics nationaux).
Le point faible d’Itaqui
C’est le temps d’attente qui mécontente souvent les usagers. Selon certains spécialistes du secteur, ce défaut résulterait d’investissements jugés insuffisants ou trop lents.
Pour rappel, le terminal de grains du Maranhão (Tegram), dont le projet avait germé il y a dix ans, aura été annulé quatre fois avant de voir le jour. Face à ces critiques, Luiz Carlos Fossati réagit: « Le port d’Itaqui a des projets d’investissements publics et privés de l’ordre de 3 milliards de réals (900 M€) d’ici à 2016 », déclare-t-il. À titre d’exemple, le Tegram devrait ainsi atteindre une capacité de 5 Mt au premier semestre 2014 (contre 3,2 Mt actuellement), grâce à un investissement de 550 millions de réals (soit 172 M€). Il devrait aussi afficher 10 Mt annuels à l’issue de la seconde phase de travaux, en 2019.
Un terminal de fertilisants est aussi au programme: cet investissement est estimé à 250 millions de réals (l’équivalent de 78 M€). Son l’autorisation est prévue pour l’an prochain, il devrait afficher 5 Mt par an, grâce à l’essor de cultures telles que le soja, le coton ou le sucre.